Vélo volé? Adoptez la puce!
Vélo volé. L’anagramme parle d’elle-même et fait soupirer. A Genève, environ 3000 d’entre eux sont dérobés chaque année. Un chiffre qui peut facilement être doublé, estime l’association Pro Velo, si l’on compte les propriétaires qui ne déposent pas plainte auprès de la police. Six mille vélos volés en une année, c’est plus de seize par jour.
Je me souviens d’un ami, Français nouvellement installé près de l’Hôpital cantonal, qui a «perdu» sa monture la nuit de son achat. Il l’avait attachée à un parking prévu à cet effet et n’imaginait pas qu’à Genève, il devait se méfier. L’innocent! On retrouve régulièrement des cadenas sursécurisés gisant à terre après avoir été forcés et des vols surviennent même dans des garages à vélos fermés.
La parade? Avoir, comme moi, un vélo de 10 ans d’âge et repeint en rose de manière, disons, poétique. La dissuasion est telle que je peux l’abandonner le temps d’un café, personne n’est tenté. Ce n’est pas une comète, mais, au moins, il ne disparaît pas dans la Voie lactée… Ou alors, si l’on fait dans la bécane classe, la solution ultime consiste à la hisser dans son foyer. A Genève, beaucoup de vélos dorment sur les balcons, voire, on en a tous croisé, dans les chambres à coucher. Vélo, mon beau vélo…
Amis de la mobilité douce, ce trauma appartient peut-être au passé! Car, déjà vaillante à Yverdon et disponible partout en Suisse romande à titre privé, la puce identitaire va s’institutionnaliser à Genève. Jeudi dernier, le Conseil municipal a adopté à l’unanimité une motion demandant aux autorités de la ville d’imaginer un partenariat avec la société Trakyv, qui produit des puces et des systèmes de détection. Le principe est simple. Une puce de 8 centimètres est cachée quelque part dans le vélo et, en cas de vol, le cycliste s’annonce à la police qui active la localisation de la monture dérobée. A Yverdon, où elle est pratiquée depuis 2015, cette mesure a permis une baisse spectaculaire de 50% des vols, annonce Pro Velo, naturellement réjoui par la décision des élus municipaux. C’est qu’aujourd’hui, même avec le «bicycode», ce numéro que l’on grave sur le cadre, seuls 1,5% des cas genevois de vols de vélos sont résolus… autant dire une menace assez faible sur la tête des filous.
L’avenir appartient aux vélos. La ville de Genève a raison de faire de la prévention des vols une affaire publique. Rouler, c’est bien. Rouler serein et sûr de retrouver sa monture le lendemain matin, c’est mieux. ▅