Pierre Maudet: «Mon énergie est intacte»
La tempête politique suscitée par le voyage d’Abu Dhabi n’empêche pas le ministre libéral-radical d’accéder à la présidence du Conseil d’Etat. Il évoque «une non-affaire»
L'affaire du désormais fameux voyage à Abu Dhabi, offert à Pierre Maudet par un homme d'affaires libanais établi dans les Emirats, planait sur la présentation des nouveaux dicastères et sur l'attribution de la présidence au ministre concerné. Un silence finalement rompu à l'heure des questions.
Pour la réponse, soigneusement préparée, la parole a été passée à la magistrate socialiste Anne Emery-Torracinta. Elle sera brève et sur le mode d'une sèche logique. En substance, le gouvernement élu n'avait pas à traiter de ce problème et chaque conseiller d'Etat étant un conseiller d'Etat à part entière, tout conseiller d'Etat peut parfaitement être président. A l'issue de la conférence de presse, le principal intéressé consentira tout de même quelques précisions.
Avez-vous songé à renoncer à la présidence en raison de cette période tourmentée? On n'est pas candidat à la présidence. Je me suis mis à disposition. La question a très vite été réglée et ma légitimité à cette fonction a été confirmée de manière unanime.
D’autres conseillers d’Etat se sontils aussi mis à disposition pour cette présidence? Cela fait partie du secret des discussions du collège.
Faut-il comprendre que la polémique n’a pas pesé sur vos débats? Pour moi, il s'agit d'une non-affaire. Quant au reste du collège gouvernemental, il ne s'est pas laissé tromper par l'agitation.
En fait, vous devenez même un super-président avec deux véritables départements. Ce n’est pas trop de pouvoir? Il ne faut pas concevoir le président comme supérieur aux autres mais plutôt comme un coordinateur. Je continuerai à signer les courriers du Département de la sécurité en qualité de conseiller d'Etat. Ce qui est nouveau.
On vous dit assez marqué par cette période tourmentée, vous n’êtes pas très habitué à la critique. Mon énergie est intacte et j'entends me concentrer sur les nombreux défis à venir. Je suis un conseiller d'Etat sortant qui a réussi une belle élection. Cela signifie que la population m'a confirmé dans mon action. Je me réjouis de poursuivre avec la Sécurité et de présider le collège. J'avais déjà eu la chance de présider l'exécutif de la ville de Genève. J'y ai trouvé beaucoup de plaisir, car j'aime aussi rapprocher les fronts.
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