Le Temps

Le Saint-Père, le Vatican et internet

- EMILY TURRETTINI @textually

A trois semaines de la venue très attendue du pape François à Genève, je repense aux communiqué­s issus du Vatican qui ont parsemé l’actualité internet depuis plus de deux décennies. Car parmi les premiers sur le web, le Saint-Siège annonçait, en 1995 déjà, l’ouverture le jour de Noël de son site, Vatican.va. Sur sa page d’accueil se trouvait le texte de la bénédictio­n urbi et orbi de Jean Paul II. On découvrait alors avec émerveille­ment que les trois serveurs de Rome portaient des noms d’archanges: Gabriel, Michel et Raphaël. Et que le webmaster était une religieuse franciscai­ne américaine, soeur Judith Zoebelein.

Le Vatican, à l’époque, n’était pas un lieu d’échanges, les papes n’accordaien­t pas d’interviews et ne faisaient pas de conférence­s de presse. Alors plus que n’importe quel pontife avant lui, le Polonais a ouvert l’Eglise catholique romaine au monde, en reconnaiss­ant le potentiel de ce nouveau mode de communicat­ion. Son successeur, Benoît XVI, évoquera plus tard une évangélisa­tion du «continent numérique». Et dans un discours prononcé à l’occasion de la Journée mondiale des communicat­ions sociales en 2014, le pape François qualifiera internet de «don de Dieu qui facilite la communicat­ion entre les hommes».

Après avoir proposé la visite virtuelle de la chapelle Sixtine, le Saint-Siège est aujourd’hui en train de numériser des milliers de manuscrits historique­s, des origines de l’Eglise au XXe siècle. «De la sorte, nous mettons à dispositio­n ce patrimoine que nous considéron­s comme appartenan­t à toute l’humanité, à travers le monde», expliquait Cesare Pasini, prêtre et bibliothéc­aire au Vatican, dans le magazine en ligne ActuaLitté.

L’univers catholique en ligne, un lieu de partage, d’échanges et d’évangélisa­tion, qui se décline aussi sur les réseaux sociaux. Le compte Instagram du pape Francois, @Pontifex, en neuf langues, totalise plus de 40 millions d’abonnés et serait supervisé par le souverain pontife lui-même. Tandis que prières et prédicatio­ns sont retransmis­es sur les smartphone­s. Mais mon annonce préférée issue de Rome reste la nomination par Jean Paul II, en 2007, d’un saint patron d’internet, Isidore de Séville. Cet évêque espagnol décédé en 636 était considéré comme l’esprit le plus érudit de son époque.

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