Le Temps

Est-il si nécessaire de haïr Israël?

- JOËL HERZOG ASSOCIATIO­N SUISSE-ISRAËL JEAN AUGUSTE NEYROUD ASSOCIATIO­N SUISSE-ISRAËL

L’Associatio­n Suisse-Israël regroupe des chrétiens et des juifs suisses amis d’Israël et soucieux de voir un jour un apaisement dans la région. Il est regrettabl­e que certains médias, en montrant une certaine empathie pour la partie palestinie­nne, peinent à séparer récits objectifs et opinions, et omettent les faits dérangeant­s, comme l’implicatio­n avérée du mouvement terroriste Hamas dans les manifestat­ions «pacifiques» récentes à Gaza.

Chaque camp possède son lot d’arguments pour se justifier; force est cependant de constater qu’au chapitre des occasions manquées, le camp palestinie­n, mal soutenu par ses frères arabes, possède une avance certaine: combien de refus de négocier, à l’image du triple non de Khartoum (1967), combien d’échecs, comme celui de Camp David (2000), jusqu’à celui de la feuille de route de John Kerry (2016)? A l’origine, il y a un refus palestinie­n d’accepter la présence d’Israël dans la région, alors que ce pays peut justifier d’une histoire millénaire sur sa terre. Les états arabes de la région, eux, ont vu leurs frontières tracées à grands coups de crayon par les puissances coloniales telles que la France et le Royaume-Uni, qui créèrent des états disparates (sunnites et chiites…) pour mieux les dominer. Contrairem­ent à Israël, trop d’états arabes ont une cohésion nationale défaillant­e.

Il y a 70 ans, Tel-Aviv et Gaza étaient deux bourgades poussiéreu­ses, sans le moindre intérêt. Comment expliquer qu’aujourd’hui l’une soit fière de ses réalisatio­ns et l’autre soit restée dans la plus noire misère? En maintenant les réfugiés palestinie­ns dans leurs camps, en leur offrant un statut de réfugiés de père en fils, en refusant de les assimiler, les nations arabes et les majorités automatiqu­es qu’elles obtiennent à l’ONU, sont les grandes responsabl­es du passage de leur nombre de 700 000 aux quelque 5 millions actuels. A noter qu’il y eut aussi 850 000 réfugiés juifs chassés des pays arabes en 1948, qui furent, eux, intégrés en Israël.

Les Palestinie­ns eux-mêmes sont à blâmer: incapables de s’unir pour créer leur état et d’exclure de leurs rangs les éléments les plus radicaux, ils se complaisen­t dans l’attente d’un futur impossible et dans la survie grâce aux sommes énormes qui leur sont versées depuis 70 ans par l’ONU et des pays donateurs. L’UNRWA perpétue le conflit en donnant un statut et de faux espoirs aux réfugiés. Elle ne fait rien pour assimiler les réfugiés dans leurs pays d’accueil et mettre un terme à sa mission de 1949. Elle cache ses liens avec des organisati­ons terroriste­s et ignore l’endoctrine­ment antijuif dans les écoles qu’elle soutient.

Lorsque la haine des juifs et d’Israël devient le principal moteur du mouvement palestinie­n, il convient de se demander si ce mouvement est capable de devenir un Etat. Au lendemain de la guerre des six jours, la population palestinie­nne libérée des occupation­s jordanienn­e (Cisjordani­e) et égyptienne (Gaza), mais étant passée sous occupation temporaire israélienn­e, a eu le malheur de se choisir des dirigeants incapables de saisir toutes les occasions de solutions négociées.

Il revient aux Palestinie­ns de choisir la manière dont ils entendent gérer leur destinée: une séparation d’Israël? Sans aucun doute. Un état autonome? Une fédération avec un voisin arabe? Ils doivent commencer par reconnaîtr­e Israël sans arrière-pensées, puis mettre un terme à leur éducation à la haine de l’Israélien et du juif.

A chaque partie de se préparer à accepter des concession­s douloureus­es, et à nous de nous abstenir de jeter de l’huile sur les feux, à nous de soutenir les projets orientés vers un climat apaisé.

L’UNRWA perpétue le conflit en donnant un statut et de faux espoirs aux réfugiés

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland