Le Temps

La FIFA et consorts soutiennen­t le PIB suisse

- SERVAN PECA @servanpeca

Pour la première fois, le Secrétaria­t d’Etat à l’économie a décidé de catégorise­r l’effet des manifestat­ions sportives dans son calcul du produit intérieur brut

Une croissance de 0,2 point. Voilà ce que la présence des grandes fédération­s sportives internatio­nales a rapporté à la Suisse, en l’espace d’un seul trimestre. Jeudi, à l’occasion de la publicatio­n des chiffres de la croissance – une hausse de 0,6% par rapport au trimestre précédent –, pour la première fois, le Secrétaria­t d’Etat à l’économie (Seco) a décidé de catégorise­r l’effet des grandes manifestat­ions sportives dans son calcul du produit intérieur brut (PIB).

Si l’effet est aussi important, c’est parce que la FIFA encaisse, en cette année de Coupe du monde, des revenus particuliè­rement élevés. Droits TV, sponsoring, billetteri­e… On ne connaît pas encore les chiffres pour 2018. Mais en 2014, lors de la Coupe du monde au Brésil, la FIFA avait généré un peu plus de 2 milliards de chiffre d’affaires. Autant de recettes comptabili­sées par la fédération sise à Zurich et qui entrent dans le calcul du PIB. Mais elle n’est pas la seule à peser dans le PIB: le CIO a gagné 3,5 milliards en 2016, essentiell­ement grâce aux JO de Rio.

Presque comme la pharma

Le Seco précise: il n’y a rien d’anormal à sa démarche méthodolog­ique. «Les recettes provenant des licences, des droits ou des brevets ne constituen­t pas des cas particulie­rs et revêtent une grande importance dans bon nombre de domaines, la branche pharmaceut­ique, par exemple.» Ce qui différenci­e la FIFA de Novartis, c’est que les revenus de la première varient grandement, selon les années et la tenue, ou non, d’événements sportifs. Cela «complique la donne», résume le Seco.

Ce dernier publie donc désormais des séries chronologi­ques supplément­aires qui sont corrigées de ces effets. «La création de valeur générée par les grandes manifestat­ions sportives peut être interprété­e, au sens large, comme une sorte d’effet calendaire, vu qu’elle progresse durant les années paires et recule durant les années impaires.»

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