Le Temps

La liste des 23 «Russes»

Petkovic a tranché et son choix ne comporte aucune surprise. Le sélectionn­eur a dévoilé la liste des 23 Suisses qui se rendront en Russie pour disputer la Coupe du monde. Gregor Kobel, Silvan Widmer et Edimilson Fernandes ont été écartés du contingent

- LIONEL PITTET, LUGANO @lionel_pittet

Vladimir Petkovic a sans doute été le dernier des 32 sélectionn­eurs à valider la liste de ses 23 joueurs pour la Coupe du monde en Russie. Quelques minutes après la conférence de presse lors de laquelle il a commenté ses choix, lundi à Lugano, la FIFA faisait savoir aux médias internatio­naux que les contingent­s de toutes les équipes étaient connus…

L’attente a été longue, mais le suspense était limité. Vladimir Petkovic devait encore écarter trois joueurs sur les 26 qui ont commencé le camp d’entraîneme­nt tessinois la semaine dernière, et obtenu un nul contre l’Espagne (1-1) dimanche soir. Le couperet est, comme attendu, tombé pour le quatrième gardien (Gregor Kobel) et le cinquième latéral (Silvan Widmer). La toute dernière hésitation concernait Edimilson Fernandes (West Ham), mais son éviction n’a pris personne par surprise puisque le Valaisan n’avait pas eu la moindre minute de jeu à Villareal.

Comme depuis le début de son mandat, Vladimir Petkovic joue la carte de la continuité. Cela ne tient pas qu’à une concurrenc­e moins féroce que dans d’autres pays, mais aussi à une véritable ligne de conduite parfaiteme­nt lisible. Un passage en revue détaillé des troupes permet d’observer une hiérarchie clairement établie, avec une prime à ceux qui ont fait leurs preuves.

LES GARDIENS

Yann Sommer (29 ans, Mönchengla­d

bach) Une saison en demi-teinte n’aura pas suffi à faire vaciller la confiance de Vladimir Petkovic: le natif de Morges disputera son deuxième grand tournoi comme numéro 1 indiscutab­le à un poste où la Nati est particuliè­rement bien fournie.

Roman Bürki (27 ans, Dortmund) Titulaire dans un grand club, le Bernois est le perdant de l’époque, mais il accepte le rôle de remplaçant avec humilité. Il a déjà prouvé sa capacité à suppléer Yann Sommer en cas de besoin.

Yvon Mvogo (23 ans, Leipzig) En quittant Young Boys pour la Bundesliga l’été dernier, le grand Fribourgeo­is ne s’attendait pas à chauffer le banc, mais il n’a joué qu’un seul match cette saison. Il sera toutefois du Mondial suite à la décision de Marwin Hitz, habituel numéro 3, de ne pas accepter sa sélection.

LES DÉFENSEURS

Stephan Lichtstein­er (34 ans, ex-Juventus) Les années passent, mais le capitaine de la Nati (depuis 2016) reste généreux dans l’effort et teigneux comme peu de ses coéquipier­s. Incontourn­able, même si son entente (technique) avec Xherdan Shaqiri n’est pas toujours idéale sur le flanc droit.

Michael Lang (27 ans, Bâle) Elu meilleur joueur de Super League en 2017, il en est aussi le seul représenta­nt au sein de l’équipe nationale, où ses performanc­es n’ont jamais déçu. Il restera quand même la doublure (de luxe) de Stephan Lichtstein­er en Russie, mais l’avenir lui appartient.

Fabian Schär (26 ans, La Corogne) Elégant, bon techniquem­ent, excellent relanceur, il a toujours répondu aux attentes de Vladimir Petkovic en défense centrale. Mais dans un des rares secteurs où la hiérarchie n’est pas complèteme­nt arrêtée, il devra se battre pour jouer.

Johan Djourou (31 ans, Antalyaspo­r) Le Genevois aussi voit son statut de titulaire remis en cause. Remplaçant dimanche soir contre l’Espagne, il reste une valeur sûre: après un début de saison pourri par des pépins physiques, il a accumulé beaucoup de temps de jeu ce printemps en Turquie. Manuel Akanji ( 22 ans, Dortmund)

L’homme qui rebrasse les cartes en défense centrale. En s’imposant dans une des meilleures équipes de Bundesliga, l’ancien Bâlois est devenu quasi incontourn­able. On le voit mal s’asseoir sur le banc le 17 juin contre le Brésil. Nico Elvedi (21 ans, Mönchengla­dbach)

Magnifique joueur que ce jeune homme déjà du voyage en France pour l’Euro 2016: il peut évoluer à tous les postes en défense, voire comme sentinelle à mi-terrain. Une polyvalenc­e qui peut être utile sur la longueur d’un tournoi.

Ricardo Rodriguez (25 ans, Milan) Peutêtre plus aussi «hype» qu’il y a deux ou trois ans, il reste un des meilleurs latéraux gauche qui soient. Titulaire indiscutab­le, aussi solide défensivem­ent qu’important en phase offensive. François Moubandje (27 ans, Toulouse)

Le Genevois a démontré à plusieurs reprises qu’il était en mesure de relayer Ricardo Rodriguez, dans un registre similaire. Il a le coffre nécessaire pour défendre et offrir des situations de surnombre à la Nati, pas pour bousculer l’ordre établi.

LES MILIEUX DE TERRAIN

Granit Xhaka (25 ans, Arsenal) La Suisse a eu très peur lorsqu’il a quitté un entraîneme­nt blessé la semaine dernière; ce n’était en réalité rien de grave. Heureuseme­nt: il est sans doute le seul joueur de la Nati qui trouverait sa place dans les meilleures sélections du monde. En Russie, il est attendu comme le patron.

Valon Behrami (33 ans, Udinese) Taulier de l’équipe, pilier du groupe, il disputera cet été sa quatrième Coupe du monde. Le battant montre l’exemple sur le terrain, le polyglotte crée du lien en dehors: un rouage essentiel de la machine mise au point par Vladimir Petkovic depuis 2014. Denis Zakaria (21 ans, Mönchengla­dbach) Il était à l’Euro en France pour apprendre. Il est aujourd’hui titulaire en Bundesliga et impression­ne par son volume de jeu à chaque fois qu’il joue en équipe de Suisse. Mais la concurrenc­e à

mi-terrain le privera sans doute d’une place de titulaire.

Remo Freuler (26 ans, Atalanta) Dans son club italien, il est incontourn­able. En équipe nationale, la concurrenc­e et des performanc­es pas toujours impeccable­s en font pour l’heure un remplaçant. Mais Vladimir Petkovic l’estime et lui donne souvent quelques minutes de jeu. Gelson Fernandes (31 ans, Francfort)

Sur 23 joueurs pour un grand tournoi, il faut des hommes comme lui, capables de souder le groupe, de rigoler avec tout le monde et de désamorcer les embryons de conflit. Parfait dans le rôle de portevoix de l’équipe, solution efficace à mi-terrain.

Blerim Dzemaili (32 ans, Bologne) Le demi offensif a senti que son expérience en Major League Soccer avait fait vaciller son statut en équipe nationale et il est ainsi vite revenu en Italie en prévision du Mondial. Vladimir Petkovic le tient pour titulaire indéboulon­nable dans l’axe, en soutien de l’avant-centre.

LES ATTAQUANTS

Xherdan Shaqiri (26 ans, Stoke City) La star de l’équipe de Suisse n’est pas un modèle de constance. Mais personne davantage que lui ne peut faire la différence sur un éclair de génie, frappe enroulée ou passe inspirée. Il faut accepter le risque qu’il rate un match (comme dimanche contre l’Espagne) pour qu’il permette d’en gagner d’autres.

Breel Embolo (21 ans, Schalke) Il revient de blessure mais semble en forme, et son abattage autant que sa puissance sont précieux. En plus, le jeune Bâlois incarne à merveille la nouvelle génération décomplexé­e que le public suisse adore.

Steven Zuber (26 ans, Hoffenheim) Il est l’un des derniers à avoir été incorporé au groupe par Vladimir Petkovic, mais depuis sa première sélection en mars 2017, il a souvent convaincu sur le flanc gauche de l’attaque. L’absence d’Admir Mehmedi (blessé) lui promet presque une place de titulaire en Russie. Haris Seferovic (26 ans, Benfica Lisbonne) La confiance que lui prête Vladimir Petkovic contraste avec le désamour que lui portent de nombreux supporters. Ses titularisa­tions à répétition, alors qu’il n’a presque pas joué au Portugal ce printemps, stigmatise­nt l’absence de solutions plus incontesta­bles à la pointe de l’attaque. Josip Drmic (25 ans, Mönchengla­dbach)

Quelle carrière aurait-il eue sans ses nombreuses blessures? Personne ne le saura jamais. Mais à l’approche de la Coupe du monde, il est en forme et le sélectionn­eur semble le considérer comme la principale alternativ­e à Haris Seferovic. Mario Gavranovic (28 ans, Zagreb) Il est le Suisse qui a marqué le plus de buts cette saison avec son club (24). Mais il a le désavantag­e de jouer hors des radars, dans un championna­t croate méconnu. Aura-t-il sa chance en Russie?

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(LAURENT GILLIÉRON/KEYSTONE) Vladimir Petkovic, un choix qui n’a surpris personne.

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