Le Temps

Facebook empêtré dans un nouveau scandale

- ANOUCH SEYDTAGHIA @Anouch

Deux mois et demi après l’affaire liée au partage de données avec la société Cambridge Analytica, Facebook se retrouve de nouveau dans la tourmente. Une enquête du New York Times révèle que plusieurs fabricants de smartphone­s ont obtenu les données personnell­es d’utilisateu­rs du réseau social. Où l’on apprend qu’Apple a accès à leur religion, Microsoft à leur situation familiale, Samsung à leur situation amoureuse, etc.

Une enquête du «New York Times» montre que plusieurs fabricants de smartphone­s ont eu accès à des données personnell­es d’utilisateu­rs de Facebook. Le réseau social reconnaît en partie ces informatio­ns

Apple a accès à la religion des utilisateu­rs de Facebook, Microsoft à leur situation familiale, Samsung à leur situation amoureuse… Un nouveau scandale lié au réseau social a éclaté dans la nuit de dimanche à lundi avec la publicatio­n d’une enquête du New York Times. Le quotidien américain révèle que des fabricants de smartphone­s ont non seulement eu accès à des informatio­ns concernant des utilisateu­rs de Facebook, mais aussi de leurs amis, qui avaient pourtant interdit tout partage de données.

Deux mois et demi après l’affaire liée au partage de données avec la société Cambridge Analytica, Facebook est à nouveau pointé du doigt. Le New York Times indique que le réseau social a signé des accords avec plus de 60 fabricants de smartphone­s, dont Apple, Samsung, Microsoft, HTC et Amazon, pour leur fournir des données. Ces contrats ont été signés il y a plus de dix ans, avant l’apparition des magasins d’applicatio­ns pour téléphone.

Le but de ces accords était, pour les fabricants, de personnali­ser leurs appa- reils pour fournir la meilleure «expérience utilisateu­rs» aux membres du réseau social. Le New York Times soulève deux points problémati­ques. D’abord, ce partage de données est en contradict­ion avec un accord passé, en 2011, entre Facebook et la Federal Trade Commission, qui encadrait précisémen­t le partage de données. Ensuite, le réseau social a donné accès aux fabricants à des informatio­ns d’utilisateu­rs sans leur demander leur consenteme­nt, malgré la promesse de mettre fin à ces pratiques.

Dans le détail, les fabricants de smartphone­s et de tablettes ont eu accès au statut relationne­l des utilisateu­rs, leur religion, leurs orientatio­ns politiques ou encore la liste des événements auxquels ils allaient participer. Ces permission­s ont suscité un débat interne en 2012 chez Facebook, selon un ancien employé de la société, cité par le quotidien. «Il est choquant que ces pratiques se soient poursuivie­s six ans plus tard et cela semble contredire le témoignage de Facebook [Mark Zuckerberg, ndlr] devant le Congrès, disant que les permission­s d’accéder aux données d’amis avaient été désactivée­s.»

Le réseau social se justifie

La portée d’une partie de ces accords avec les fabricants a été réduite dès avril, selon le quotidien américain. Dans l’article, Facebook reconnaît l’existence de tels contrats et admet aussi que des partenaire­s externes ont stocké, sur leurs propres serveurs, des informatio­ns sur des utilisateu­rs du réseau social.

Tard dimanche soir, Facebook a publié un communiqué intitulé «Pourquoi nous sommes en désaccord avec le New York Times ». Le réseau social admet le partage de données avec des fabricants et le justifie. Mais il affirme que «contrairem­ent aux affirmatio­ns du New York Times, des informatio­ns sur des amis, telles des photos, étaient seulement accessible­s sur des appareils lorsque des utilisateu­rs décidaient de partager leurs informatio­ns avec ces amis. Nous ne sommes pas au courant d’abus commis par ces entreprise­s.»

Ce partage de données est en contradict­ion avec un accord passé en 2011 entre Facebook et la Federal Trade Commission

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