Au-dessous du volcan, larmes et désolation
GUATEMALA Trois jours après la violente éruption du volcan de Feu qui a fait au moins 75 morts et contraint des milliers d’habitants à évacuer la région, plus de 190 personnes sont toujours portées disparues. Les secouristes s’activent pour les retrouver au milieu d’un paysage apocalyptique.
Le colosse de 3763 mètres a fait au moins 75 morts ce week-end. Son activité s’est poursuivie en début de semaine, jetant des milliers de Guatémaltèques sur les routes et provoquant un immense chaos
Les recherches de disparus autour du volcan de Feu au Guatemala étaient perturbées par de nouvelles explosions et écoulements de lave, trois jours après l’éruption spectaculaire qui a fait au moins 75 morts et près de 200 disparus.
L’Institut guatémaltèque de vulcanologie (Insivumeh) a annoncé que le volcan, d’où s’échappait encore mercredi une colonne de fumée et de cendres, continuerait dans la journée à émettre des explosions de faible intensité à la fréquence de quatre ou cinq par heure. «Les explosions provoquent des coulées modérées d’environ 800 à 1000 mètres», a ajouté l’Insivumeh.
Mardi soir, une forte explosion dans le cratère a de nouveau semé la panique parmi les habitants qui avaient regagné leurs villages. Secouristes, policiers et militaires ont également été contraints de quitter les lieux, avant d’être autorisés mercredi matin à reprendre leurs opérations de recherche de disparus dans la «zone 0».
Dimanche, les projections spectaculaires de lave et de cendres de ce cratère culminant à 3763 mètres et situé à 35 kilomètres au sudouest de la capitale Guatemala ont semé la panique dans les bourgs ruraux situés sur le flanc du volcan, faisant au moins 75 morts, 44 blessés et 192 disparus dans la municipalité d’Escuintla et ses environs.
1,7 million de personnes affectées
L’éruption a également fait 46 blessés et entraîné l’évacuation de 12089 personnes, selon la Coordination nationale de lutte contre les catastrophes naturelles (Conred). La catastrophe a affecté, à divers degrés, un total de 1,7 million de Guatémaltèques.
Sergio Cabañas, directeur des opérations de secours de la Conred, a annoncé que les fouilles seraient menées à leur terme dans toute la zone, même s’il reconnaît que la probabilité de retrouver des survivants est infime 72 heures après le drame.
«Si on est piégé dans le flux pyroclastique [composé de cendres, de boue, d’eau et de roches à hautes températures, ndlr] il est difficile de rester en vie», a-t-il souligné, ajoutant que certains corps totalement calcinés pourraient ne jamais être retrouvés. ▅