Ça ne se passe jamais comme prévu

Lisbonne est la ville des égarements. C’est sa grandeur, son mystère, sa beauté fatale. Les étudiants de la Haute Ecole des arts de la scène – la Manufacture à Lausanne – ont vécu ce sortilège. Etablis pendant deux mois dans la cité de Fernando Pessoa, ces futurs diplômés ont beaucoup cherché leur chemin d’un escalier urbain à l’autre, d’une ruelle en toboggan à un patio à pigeons. Leur pièce de sortie d’école, la bien nommée Ça ne se passe jamais comme prévu, procède de cette flânerie.

A la tête de la Manufacture, Frédéric Plazy rêvait de cette expérience du large pour ses protégés. C’est dans cet esprit qu’il a demandé à Tiago Rodrigues, coqueluche de la scène européenne et directeur du Théâtre national de Lisbonne, de diriger cette ultime étape, ô combien symbolique, dans une formation. Le premier jour, il a demandé aux 16 élus de musarder dans la cité blanche et d’en ramener une histoire, une sensation, une vision.

Ce butin a constitué son écrin. Il en a extrait une pièce en 16 lettres d’adieu, roman d’une rencontre fulgurante et d’une séparation. Ça

ne se passe jamais comme prévu est un miroir ensorcelé: s’y reflètent les émois du Tage, les fantômes de la dictature, les fragments d’un discours amoureux, l’âme surtout d’une bande qui a fomenté sa rêverie. Lisbonne comme un talisman.

LA CHAUX-DE-FONDS. TEMPLE ALLEMAND. VE 8 ET SA 9. LAUSANNE. THÉÂTRE DE VIDY. DU 13 AU 16 JUIN. GENÈVE. THÉÂTRE DU LOUP. MA 26 ET ME 27 JUIN. WWW.MANUFACTURE.CH