Le chômage au plus bas depuis septembre 2008
Avec un taux de chômage de 2,4% en mai, le marché du travail en Suisse ne s’est jamais aussi bien porté depuis la crise financière
En mai, le taux de chômage en Suisse a reculé de 0,3 point sur un mois à 2,4%. Un tel niveau n’avait plus été atteint depuis septembre 2008. Le nombre d’inscrits aux offices régionaux de placement (ORP) a reculé de 9% à 109392 personnes, a précisé jeudi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco). En variation annuelle, le recul du taux de chômage s’inscrit à 0,7 point.
Le Seco fournit également la proportion de sans-emploi corrigée des variations saisonnières, qui s’est repliée de 0,1 point à 2,6%, conforme à la majorité des anticipations.
La baisse connue lors des mois de mars, avril et mai est toutefois à relativiser, le Seco ayant modifié sa méthode de calcul, ce qui a impacté favorablement les statistiques. Le nombre total de demandeurs d’emploi s’est fixé, lui, à 185467 personnes (–8000).
La nouvelle baisse du chômage intervenue en mai rapproche de plus en plus la Suisse d’une situation de chômage structurel, c’està-dire incompressible. Pour cela, il faudrait que le taux de sans-emploi oscille autour de 2%, alors qu’il s’est fixé à 2,4% le mois dernier, estime Samy Chaar, chef économiste de Lombard Odier.
Période de plein-emploi
«Pour la Suisse, le taux de chômage incompressible est beaucoup plus bas que dans les autres pays», a expliqué le spécialiste. Il affirme toutefois que la dynamique du marché du travail doit plutôt se mesurer à l’aune du plein-emploi. Pour Lombard Odier, la Suisse se situe en situation de plein-emploi, dont le seuil est fixé à un taux de chômage de 2,9%. Cela se traduit par un manque de main-d’oeuvre qui pourrait avoir un impact positif sur les salaires, donc stimuler l’inflation.
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