Le Temps

Schwartzma­n, suite et fin

- L. FE

L’Argentin, qui avait bousculé Rafael Nadal mercredi soir avant la pluie, est rapidement rentré dans le rang

Comme attendu, Diego Schwartzma­n n’a pas réussi à reprendre le fil de son quart de finale face à Rafael Nadal, interrompu mercredi soir par la pluie à 4-6 5-3 30-15 pour Nadal. L’Espagnol s’est imposé en quatre sets (4-6 6-3 6-2 6-2) et 3h42 de jeu au total (2h mercredi, 1h42 jeudi).

Après une nuit de sommeil, c’était encore le même match mais plus du tout la même histoire. Nadal était redevenu Nadal, fort, dominant, déterminé, ce qui ne laissait plus guère de place à Schwartzma­n pour essayer d’être de nouveau le puncheur agressif et culotté qu’il était la veille. «Le jour pour le battre, c’était sans doute hier, résuma l’Argentin avec une pointe de fatalisme. Il n’était pas à l’aise et me permettait de frapper beaucoup de coups gagnants. Aujourd’hui, Rafa était un joueur totalement différent.»

«Aucune frustratio­n»

La météo avait changé. Le ciel était aux couleurs de l’Argentine (bleu ciel et blanc cumulus) mais l’air était sec et le terrain faisait cette fois gicler les lifts de Nadal à hauteur de casquette du petit Argentin. Aucun des deux joueurs ne voulut y voir la raison du tournant du match. «Il est juste de dire que la pluie m’a aidé hier soir parce que cela m’a permis de faire une pause et de réfléchir. En revanche, je ne crois pas avoir gagné aujourd’hui grâce à la météo. Les conditions de jeu étaient simplement normales», précisa Rafael Nadal en conférence de presse.

L’Espagnol gagna d’emblée les deux points qui lui avaient manqué la veille pour égaliser à une manche partout, puis se détacha rapidement (breaks à 1-0 puis à 3-1). En fait, il continuait sur sa lancée puisque, mercredi, entre la première interrupti­on et la seconde, il avait déjà amorcé son retour. «Il a beaucoup d’armes mais le mental est la plus impression­nante, commenta Diego Schwartzma­n après son éliminatio­n. Lorsqu’on est revenus sur le terrain la première fois, il n’avait aucune frustratio­n. C’était comme si le match débutait.»

«Plus agressif, moins nerveux»

«Le fait de rejouer, et de bien jouer, pendant une vingtaine de minutes mercredi soir m’a permis de finir sur une bonne impression et de rentrer à l’hôtel avec des sensations positives, détailla Nadal. Je suis revenu ce matin en étant plus agressif, moins nerveux. Je me suis dit que je devais servir plus vite, parce qu’il y avait peu de différence­s entre mes premières et mes deuxièmes balles.»

Un dernier jeu à rallonge

Dominateur dans l’échange et bien campé dans le terrain, Nadal remportait le troisième set 6-2 en 42 minutes. Le quatrième fut conclu sur le même score en 54 minutes, une durée étonnammen­t longue pour huit jeux. C’est que Schwartzma­n s’accrocha jusqu’au bout, notamment dans le dernier jeu, qui dura à lui seul plus de 10 minutes. Qu’aurait changé un break de l’Argentin à ce moment-là de la partie? Nul ne le sait puisque «Peque» n’y parvint jamais. Sur l’ensemble de la rencontre, il n’a d’ailleurs converti que cinq de ses 20 balles de break. «J’arrive à gêner Rafa mais pas encore à être en capacité de le battre», résuma-t-il.

Rafael Nadal célébra sa victoire avec une intensité qui dit peut-être qu’il se méfiait beaucoup de son adversaire et récent partenaire d’entraîneme­nt. En demi-finale vendredi, il retrouvera un autre Argentin, Juan Martin Del Potro, un autre style de joueur, beaucoup plus grand et puissant mais aussi plus lent et moins mobile. Vainqueur de son duel de serveurs avec Marin Cilic (7-6 5-7 6-3 7-5), «Delpo» jouera sa première demi-finale à Paris depuis 2009 (éliminé par Roger Federer). Rafael Nadal, lui, est en demi-finale du «French» pour la onzième fois. Les dix fois précédente­s, il a gagné le tournoi.

Rafael Nadal célébra sa victoire avec une intensité qui dit peut-être qu’il se méfiait beaucoup de son adversaire

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