TOP CINCO
Osvaldo Zubeldia
Le premier des obsessionnels, pour qui seule la victoire compte. Disciple de Victorio Spinetto (qui rompt avec le jeu traditionnel argentin technique mais lent), il pousse le concept de l’anti-fútbol à un niveau jamais égalé à la tête d’Estudiantes La Plata, trois fois vainqueur de la Copa Libertadores (1968, 1969, 1970) et tombeur de Manchester United en 1968 en Coupe intercontinentale. Il généralise le double entraînement quotidien, les mises au vert, le travail des coups de pied arrêtés et du piège du hors-jeu, la déstabilisation de l’adversaire.
César Luis Menotti
Sympathisant communiste, il dirige l’équipe nationale championne du monde en 1978 sous la dictature militaire puis gagne le premier Mondial M20 avec Maradona. Il sera moins heureux au Barça (1983-1984), mais son prestige restera intact. Brillant débatteur, capable de conceptualiser de façon très simple, El Flaco (le maigre) va passionner le pays pour la Selección (c’était peu le cas avant 1978) et pour les débats idéologiques. Parmi ses disciples: La Volpe, Cappa et Valdano. A presque 80 ans, il vient d’ouvrir une école d’entraîneurs.
Carlos Bilardo
Joueur, il était l’homme de main de Zubeldia à Estudiantes. Entraîneur, il prolonge l’oeuvre de son maître à La Plata puis à la tête de l’équipe nationale en 1983. Champion du monde en 1986, finaliste en 1990, il se proclame l’inventeur du 3-5-2. Après lui, presque toutes les équipes se contenteront de n’aligner que trois éléments créatifs. Obsessionnel, meneur d’hommes hors pair, il est celui qui a su tirer le meilleur parti de Maradona. Orateur beaucoup moins brillant que Menotti, il passe pour un inculte alors qu’il est docteur en médecine.
Marcelo Bielsa
Les anecdotes abondent sur el Loco. Elles ont nourri la légende de cet intellectuel autodidacte, bourreau de travail, d’une éthique et d’une exigence presque handicapantes, inventeur de centaines d’exercices et découvreur de dizaines de joueurs. Ses équipes séduisent et se fracassent, tant son football est généreux et ses conceptions radicales. Champion olympique et finaliste de la Copa America avec l’Argentine, il a davantage marqué le Chili mais a partout laissé une trace profonde. Pochettino, Berizzo ou Sampaoli se réclament de ses idées.
Diego Simeone
Ancien recordman des sélections, au poste de demi-défensif. Entraîneur, il est l’homme qui s’est opposé le plus frontalement au football de possession du Barça avec l’Atlético Madrid. Un réaliste, dans la lignée de Spinetto (qu’il connut adolescent à Velez) et de Bilardo. Champion d’Espagne en 2014, finaliste de la Ligue des champions en 2014 et 2016, récent vainqueur de la Ligue Europa. Lui n’est pas Profesor ou Maestro mais le Cholo, le chef de bande. L’un des premiers à soigner son look et à donner une dimension physique à son rôle sur la touche.
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