Les droits humains oubliés à Singapour
Malgré l’offensive de charme sans précédent de Kim Jong-un à Singapour, la Corée du Nord reste une «prison à ciel ouvert», rappellent les défenseurs des droits de l’homme. Entre Donald Trump le décrivant mardi, lors de sa conférence de presse finale, comme un homme voulant «faire ce qui est juste» et des passants lui criant «on vous aime», celui qui a plus l’habitude d’être qualifié de «dictateur» a dû être surpris.
«Certains disent que Kim est charmant ou plus sympathique que prévu, mais ils ne devraient pas se laisser tromper par son sourire lors de ce show politique», a réagi mardi, interrogé par l’AFP, Choi Jung-hun, un transfuge nord-coréen installé aujourd’hui à Séoul.
Répression, torture, enlèvements, etc.
Donald Trump a assuré avoir parlé de droits de l’homme avec Kim Jong-un. «La situation est rude en Corée du Nord, mais elle l’est aussi ailleurs», a-t-il estimé. Dans son rapport annuel sur les droits de l’homme dans le monde pour 2017, le Département d’Etat américain a accusé en avril la Corée du Nord de toute une série de violations approuvées par le gouvernement, des homicides extrajudiciaires aux actes de torture, en passant par la répression des dissidents et les enlèvements à l’étranger.
«Plus grande prison à ciel ouvert du monde»
«Kim Jong-un est en train d’essayer de gagner une stature internationale d’homme d’Etat, mais ses efforts seront vains s’il continue de présider un pays restant la plus grande prison à ciel ouvert du monde», a réagi Brad Adams, directeur de la division Asie de Human Rights Watch. L’ONG rappelle que certaines sanctions imposées à Pyongyang sont liées à ses abus des droits de l’homme, pas uniquement à son programme nucléaire.
«Ce serait très décevant que la situation catastrophique des droits de l’homme en Corée du Nord soit complètement occultée en plein dégel des relations diplomatiques», a mis en garde Amnesty, qui parle de «déni des droits de l’homme quasi total» en Corée du Nord.
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