«Désobéissance», de Sebastian Lelio (Grande-Bretagne, Irlande, Etats-Unis, 2017, 1h54)

Révélé à Cannes avec Navidad en 2009, le Chilien Sebastian Lelio a ensuite présenté deux films à Locarno: El año del tigre en 2011 puis

Gloria deux ans plus tard. Et il y a trois mois, il recevait l’Oscar du meilleur film étranger pour Une femme fantastique.

Alors qu’il termine un remake américain de Gloria, Désobéissance le voit quitter pour la première fois l’Amérique latine. Après le décès du rabbin d’une communauté juive orthodoxe londonienne, sa fille Ronit retrouve Esti, désormais mariée. Naguère, les deux femmes s’étaient aimées… Il y a dans le jeu de Rachel Weisz et de Rachel McAdams, comme dans la mise en scène du Chilien, quelque chose de distancié qui empêche de susciter une réelle émotion face à un récit qui semble avoir peur du mélodrame et de la tragédie. Là où le cinéma de Lelio était chaleureux, il est ici froid et maniéré, et emprunte souvent des chemins faciles, comme lorsqu’il surligne ce qui est raconté avec le morceau Lovesong de The Cure.