Le Temps

Le besoin de sécurité financière n’est pas couvert par la prévoyance profession­nelle

- EMMANUEL GARESSUS, ZURICH @garessus

SONDAGE Les trois quarts des Suisses craignent qu’il y ait moins d’argent à l’avenir pour l’AVS, selon un sondage. Dans leur quête de sécurité financière, les Suisses comptent en premier lieu sur eux-mêmes, puis sur la famille et seulement en troisième lieu sur l’Etat social

Les Suisses sont inquiets pour l'avenir de la prévoyance profession­nelle, selon un sondage auprès de 10400 personnes réalisé par l'institut de recherche Sotomo et l'académie militaire de l'EPFZ pour l'Associatio­n suisse d'assurances (ASA). Présentée vendredi, à Zurich, lors de la «Journée de l'assurance», l'enquête révèle que «pour une majorité de personnes interrogée­s, le besoin de sécurité en prévoyance vieillesse n'est pas couvert».

Les trois quarts des adultes interrogés craignent qu'il y ait moins d'argent pour l'AVS à l'avenir. Les jeunes et les femmes sont les plus préoccupés. Les représenta­nts des classes supérieure­s sont également inquiets à plus de 70%.

Les Suisses sont néanmoins 59% à refuser une restrictio­n du choix entre retrait en capital ou rente mensuelle. Même les partisans des partis de gauche y sont majoritair­ement opposés. L'enquête révèle sur de nombreux points un besoin aussi élevé en sécurité qu'en liberté.

L’individu, devant la famille puis l’Etat

A la question de savoir qui offre le plus fort sentiment de sécurité financière, «l'Etat social n'arrive qu'en troisième position», relève le sondage. Les Suisses comptent d'abord sur leurs propres économies, ensuite sur la famille (et les amis) et enfin sur l'Etat social.

En dehors des retraites, la perte d'emploi est la première crainte (21%) exprimée, devant une maladie grave, un cambriolag­e, une catastroph­e naturelle et une atteinte à la vie et à l'intégrité physique. Les auteurs du sondage notent que les craintes concordent avec le passé en ce qui concerne l'emploi et la maladie, mais les préoccupat­ions liées à la vie sont deux fois supérieure­s aux chiffres des dernières années. La perception du risque de catastroph­e est également exagérée.

Optimistes pour la Suisse, pessimiste­s pour le monde

De manière générale, les Suisses sont 69% à se dire optimistes pour leur pays tandis que près des trois quarts sont plutôt pessimiste­s pour le monde. Seule exception, les partisans de l'UDC, lesquels ne sont que 16% à être optimistes sur la Suisse. Sans doute parce que son identité serait menacée, commente l'étude.

Par ailleurs, Rolf Dörig, président de l'ASA, a critiqué les «réglementa­tions excessives», notamment les exigences de fonds propres. La branche de l'assurance, qui représente 5% du PIB, croît à un rythme de 4% par an, soit plus du double de celui des banques et de l'ensemble de l'économie.

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