Les dessous de la visite du pape
Le souverain pontife sera à Genève jeudi, l’occasion d’une messe gigantesque et d’un dialogue avec le Conseil oecuménique des Eglises
Le souverain pontife argentin arrive jeudi en Suisse pour réaffirmer son message d’oecuménisme devant les représentants de 348 Eglises et plus de 500 millions de chrétiens. Il débarque à Genève pour célébrer le 70e anniversaire du Conseil oecuménique des Eglises (COE), perçu parfois comme les «Nations unies chrétiennes».
François rend visite à cette institution après Paul VI en 1969 et Jean Paul II en 1984. Mais ce déplacement-ci est historique car, pour la première fois, un pape se rend expressément auprès du COE, quand par le passé il ne constituait qu’une étape d’un itinéraire plus long.
Si la messe à Palexpo est attendue comme le clou de la visite papale, c’est pourtant bien le thème des relations avec les autres Eglises chrétiennes, central dans son pontificat, qui est au coeur de sa venue. Après son arrivée et sa rencontre avec le président de la Confédération, Alain Berset, une prière oecuménique est prévue, suivie d’un premier discours du pape, puis d’un déjeuner avec les dirigeants du COE, et enfin d’une nouvelle rencontre oecuménique et d’un second discours.
«La venue du pape dans ce contexte est un événement de portée historique, estime Emmanuel Fuchs, président de l’Eglise protestante de Genève. C’est le signe d’une reconnaissance de ce que représente le COE.»
Une vingtaine de stands proposeront des souvenirs et objets liturgiques jeudi, en marge de la grande messe organisée à Palexpo. «Ce n’est pas un salon de l’auto catholique, précise d’emblée Jean-Baptiste Henry de Diesbach, l’administrateur et économe du diocèse. Le bénéfice sera tout à fait marginal dans le budget total. Nous ne voulions pas de marchands du temple.» Les coûts de cette visite pontificale devraient plonger le diocèse dans l’insolvabilité.
«Ce n’est pas un salon de l’auto catholique» JEAN-BAPTISTE HENRY DE DIESBACH, L’ADMINISTRATEUR ET ÉCONOME DU DIOCÈSE