Disparition du Bâtonnier Pierre Ramelet
Figure du Barreau vaudois pendant plusieurs décennies, Me Pierre Ramelet s’est éteint dans la nuit du 11 au 12 juin 2018, alors qu’il allait atteindre son centième anniversaire cet été. Personnalité charismatique et attachante, il laisse derrière lui de nombreux souvenirs marquants à ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer
Ayant obtenu son brevet d’avocat en 1944 et soutenu l’année suivante une thèse de doctorat en droit romain classique, Me Pierre Ramelet s’est alors associé à ses anciens maîtres de stage, Mes Maurice Baudat et Jean Reymond, dans un cabinet où il a exercé le barreau pendant plus de 60 ans, ayant été rejoint progressivement par d’autres associés. Jeune avocat, Me Pierre Ramelet siégea au Grand Conseil vaudois pendant une dizaine d’années, dans les rangs du Parti libéral, où il s’occupa notamment de questions fiscales. Fin connaisseur du monde des affaires, Pierre Ramelet s’orienta vers le droit commercial et siégea dans de nombreux conseils d’administration, de sociétés parfois très importantes. Doté d’une intelligence vive et profonde, lui permettant de saisir le réel au-delà de l’apparence et de s’en tenir à l’essentiel, grand travailleur, Me Ramelet fut un précieux exemple pour les nombreux avocats qu’il a formés au cours de sa longue et brillante carrière. Doté d’une autorité naturelle, homme de grande rigueur, il fut bâtonnier de 1974 à 1976, témoignant par là de son attachement à l’Ordre des avocats vaudois et, au-delà, à notre canton.
La riche personnalité de Me Ramelet ne saurait cependant se résumer à sa carrière d’avocat. Ses intérêts furent trop nombreux pour être rappelés ici. Toutefois, le souvenir de Me Ramelet ne saurait être évoqué sans mentionner la chasse, qu’il a pratiquée assidûment, jusqu’à un âge très avancé, passion qui lui avait été transmise par son père et qu’il a lui-même partagée avec ses fils et petitsfils. Toute sa vie, Pierre Ramelet resta attaché à la région d’Orbe et spécialement au village de Montcherand, où il continuait de passer la belle saison. Attentif au patrimoine, il rédigea deux textes, publiés dans la Revue historique vaudoise, consacrés aux peintures murales de l’église de Montcherand et à leur restauration, qu’il accompagna étroitement.
A ses enfants et à sa famille, nous exprimons notre profonde sympathie.