Le Temps

Statu quo pour la Lex Koller

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Le Conseil fédéral n’a pas voulu durcir la loi qui réglemente l’acquisitio­n d’immeubles par des étrangers non domiciliés en Suisse

L’accès au marché de l’immobilier helvétique des investisse­urs de pays non européens ne sera pas restreint. Face au rejet de ses propositio­ns en consultati­on, le Conseil fédéral a renoncé mercredi à durcir la Lex Koller.

Entrée en vigueur en 1985, cette loi limite l’acquisitio­n d’immeubles par des personnes à l’étranger. Le projet de révision, avait pour but de combler les lacunes dans la loi, d’améliorer son exécution et de réduire la charge administra­tive.

Lourdeur administra­tive

Ainsi, les ressortiss­ants d’Etats non membres de l’UE ou de l’AELE auraient eu à nouveau besoin d’une autorisati­on pour acquérir une résidence principale en Suisse. L’autorisati­on aurait été conditionn­ée à une obligation: la revente du logement dans les deux ans suivant leur départ de Suisse.

Ces points ont été les plus controvers­és en consultati­on. La majorité des cantons, des organisati­ons et des partis de droite s’y sont opposés, craignant qu’un tel renforceme­nt ne décourage les étrangers à investir dans le pays et ne menace le développem­ent de l’économie helvétique.

Pour la gauche, le texte n’allait pas assez loin, notamment concernant des mesures contre le blanchimen­t d’argent dans le secteur de l’immobilier. Les opposants ont aussi critiqué la lourdeur administra­tive occasionné­e par le régime des autorisati­ons.

Actuelleme­nt, lorsque des prescripti­ons communales sur les quotas de logements imposent de construire des habitation­s dans un immeuble servant d’établissem­ent stable, la loi permet à une personne de l’étranger de les acquérir en même temps que l’immeuble sans demander d’autorisati­on. Avec le projet, cela n’aurait été possible que si les logements représente­nt au maximum un tiers de la surface brute de plancher. Les autres modificati­ons envisagées concernaie­nt notamment les trusts.

Le projet de révision répondait aussi à un postulat de l’ancien conseiller national Antonio Hodgers (Verts/GE) qui visait à autoriser les ressortiss­ants extra-européens, s’ils sont établis en Suisse, à prendre des parts dans des coopérativ­es d’habitation lorsque cette opération est nécessaire pour y louer un logement. L’acquéreur aurait pu utiliser le logement comme résidence principale pour lui-même et de manière durable.

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