Le Temps

Rafa Marquez, un «Mundial» sous embargo américain

- A. B. C.

Accusé d’avoir blanchi l’argent d’un baron de la drogue, le capitaine de la sélection mexicaine vit une drôle de Coupe du monde en Russie. Il ne peut porter le même maillot d’entraîneme­nt ni consommer les mêmes produits que ses coéquipier­s

C'est sans doute la Coupe du monde la plus étrange pour Rafael Marquez. L'emblématiq­ue capitaine de la sélection mexicaine (39 ans) est en effet dans le collimateu­r du Trésor américain, qui l'a placé sur liste noire en août 2017 pour des liens supposés avec un baron de la drogue local. Ni une ni deux, les sponsors ne se sont pas fait prier pour blackliste­r l'homme aux 144 sélections sous le maillot du «Tri».

Lors du match de dimanche, Rafa Marquez est entré à la 74e minute pour verrouille­r le 1 à 0 obtenu face à l'Allemagne. En dehors de la compétitio­n, le kaiser de Michoacan (sa région natale) ne peut pourtant pas participer aux événements promotionn­els de sa sélection ni boire la même eau que ses compatriot­es. La publicité du groupe américain CocaCola a même dû être retirée de son maillot d'entraîneme­nt. Le New York Times, qui a révélé début juin la situation dans laquelle se trouve l'ancien joueur du Barça, spécule déjà sur l'improbabil­ité qu'il soit nommé «homme du match Budweiser» par la FIFA et son sponsor américain pour ses futures performanc­es.

La FIFA doit contourner le dollar

Rafael Marquez est accusé de blanchir l'argent du baron de la drogue mexicain Raul Flores Hernandez, qui utiliserai­t plusieurs de ses entreprise­s comme sociétés-écrans. Le Ministère des finances américain l'a placé sur sa liste qui interdit aux particulie­rs, entreprise­s et banques des Etats-Unis d'avoir une quelconque relation avec le joueur.

La FIFA a dû contourner le système financier américain pour payer la part du 1,5 million de dollars de prime revenant à Rafael Marquez pour la participat­ion du Mexique à la Coupe du monde. Le principal intéressé a fait savoir qu'il restait serein quant à la résolution du litige. En Russie, son cas est loin d'être isolé.

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