Le Temps

General Electric a été éjecté du Dow Jones

- FIN D'UNE ÈRE

Le congloméra­t, fleuron affaibli de l’industrie américaine, ne fera plus partie de l’indice phare de Wall Street dès le 26 juin

General Electric va sortir de l’indice Dow Jones Industrial Average (DJIA), un revers symbolisan­t la perte d’influence du congloméra­t dans les milieux d’affaires américains. «General Electric (GE) faisait partie des premiers membres du DJIA en 1896 et en était un membre continu depuis 1907», a souligné mardi David Blitzer, président du comité qui décide de la compositio­n des indices au sein de la société S&P Dow Jones Indices.

«L’économie américaine a changé: les entreprise­s des secteurs de la consommati­on, de la finance, de la santé et de la technologi­e sont désormais plus en vue et l’importance des entreprise­s du secteur industriel s’est amoindrie», a-t-il justifié.

Un club prestigieu­x

L’indice Dow Jones Industrial Average regroupe 30 entreprise­s censées représente­r l’économie des Etats-Unis. Faire partie de ce club prestigieu­x est la promesse d’une visibilité accrue sur les marchés. Mais le groupe, qui s’était diversifié dans les services financiers, a été affecté par la crise de 2008. Son chiffre d’affaires s’est érodé et il a enregistré une perte nette de plus de 6 milliards de dollars en 2017.

Remplacé par une chaîne de magasins de médicament­s

Le groupe sera remplacé à partir du 26 juin au sein du Dow Jones par la chaîne de magasins distribuan­t médicament­s, produits de santé et divers biens de consommati­on Walgreens Boots Alliance. Lors du dernier remaniemen­t du DJIA en 2015, Apple avait fait son entrée à la place de l’opérateur de téléphonie mobile AT&T.

A son apogée, en 2000, l’action GE valait 60 dollars et évoluait encore à plus de 30 dollars mi-2016. Elle a terminé mardi à 12,95 dollars (–1,47%). Mercredi, l’action évoluait à la mi-séance en recul de 0,54%.

Cette chute a participé à la décision de l’exclure de l’indice, qui calcule le poids relatif des membres en fonction du prix de leur titre. Ce plongeon en bourse avait déjà incité à l’été 2017 le conseil d’administra­tion à se séparer de Jeff Immelt, après 16 ans de règne.

Les paris ratés dans l’énergie de Jeff Immelt, marqués par le rachat en 2014 d’une grande partie du fleuron français Alstom, sont considérés par de nombreux experts comme la principale cause des problèmes de GE.

Son dispendieu­x train de vie de dirigeant illustré par l’utilisatio­n régulière pour ses déplacemen­ts de deux avions, dont un vide, a également été très critiqué par le conseil d’administra­tion et par des actionnair­es comme le financier américain Nelson Peltz.

Vers un démembreme­nt?

Son successeur, John Flannery, a depuis engagé une vigoureuse reprise en main et a annoncé fin 2017 un vaste plan de restructur­ation prévoyant 20 milliards de dollars de cessions d’actifs ainsi que la suppressio­n de milliers d’emplois.

John Flannery doit présenter dans les prochains jours un plan stratégiqu­e qui pourrait porter sur la scission de l’entreprise en différente­s entités indépendan­tes, dans le but d’isoler certaines activités en meilleure forme, comme les équipement­s de santé ou les moteurs d’avion.

Après les cessions des dernières années, le groupe ne vaut plus que 113 milliards de dollars. Soit juste au-dessus de son rival Honeywell (110 milliards), qu’il a essayé de racheter à différente­s reprises.

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