Trump fait volte-face sur les familles de migrants
Face aux images d’enfants séparés de leurs parents à la frontière qui ont bouleversé l’Amérique et le monde, Donald Trump s’est longtemps arc-bouté. Puis face au malaise politique grandissant dans son propre camp, il a soudain fait volteface
Depuis que son administration a abruptement décrété début mai une politique de «tolérance zéro», sous la houlette de l’ultra-conservateur ministre de la Justice, Jeff Sessions, plus de 2300 enfants ont été séparés de leurs familles. Les photos de ces derniers, apeurés, en pleurs, tentant de s’agripper à leurs parents, interpellent, choquent.
Si le magnat de l’immobilier est habitué aux polémiques et s’il faut se méfier de décréter un énième «tournant» dans une présidence chaotique, la séquence politique en cours est inédite. Rarement Donald Trump aura-t-il suscité une telle levée de boucliers, une telle avalanche de condamnations.
Garder les familles ensemble
Lors d’une réunion mercredi avec des élus républicains à la Maison-Blanche, il a surpris tout le monde en annonçant qu’il allait signer un décret pour «garder les familles ensemble», sans donner de précisions sur les contours et la portée exacte de ce texte.
Jour après jour, c’est au sein même du camp républicain que la tension était de plus en plus palpable.
Et si la polémique galvanisait incontestablement une partie de sa base, Donald Trump se coupait aussi d’une autre, en particulier au sein des chrétiens évangéliques, qui ont largement contribué à sa victoire, mais où des voix discordantes se font désormais entendre.
Le Grand Old Party en est conscient: à quelques mois des élections de mi-mandat où il redoute de perdre la majorité à la Chambre des représentants, il était engagé dans un exercice hautement périlleux sur un sujet extraordinairement émotionnel.