Le Temps

Bâloise bloque un projet de blockchain

- EMMANUEL GARESSUS, ZURICH @garessus

L’assureur a effectué une étude de faisabilit­é pour un projet de blockchain lié à la prévoyance vieillesse. Le programme doit toutefois être gelé en raison de ses coûts

Le groupe Bâloise a mené une étude de faisabilit­é destinée à employer la technologi­e blockchain pour le transfert de prestation­s de libre passage, annoncé jeudi l'agence AWP. En réalité, le projet n'est pas abandonné, corrige la société. Le programme n'est pas poursuivi pour l'instant en raison des coûts de transactio­n, explique-t-elle au Temps. Les frais demandés par l'exploitant de la chaîne Ethereum sont trop élevés, juge-t-elle.

La Bâloise continue toutefois à évaluer les opportunit­és d'utilisatio­n de cette nouvelle technologi­e pour la branche et pour ses clients. «Nous avons gagné en expérience et pourrons à l'avenir réfléchir de façon plus ciblée au traitement des affaires des assurés pour le rendre plus rapide, meilleur marché et plus transparen­t», explique Thomas Schöb, responsabl­e de l'assurance vie collective.

Moins cher et moins d’erreurs?

L'idée d'employer la blockchain dans la prévoyance vieillesse semblait très attractive. Il était prévu que cette technologi­e, qui permet le stockage et la transmissi­on d'informatio­ns sans organe de contrôle mais de façon absolument sûre, réduise de deux jours à cinq minutes le transfert des prestation­s de libre passage. Dès lors, le coût ne représente­rait que 5% du niveau actuel.

Les prestation­s de libre passage s'accompagne­nt en effet d'un travail administra­tif relativeme­nt lourd, en temps et en argent. Comme ce travail est manuel, il comporte aussi un risque d'erreur. Chaque année, la Bâloise compte 25000 mutations d'assurés, indique Thomas Schöb.

Dans le cadre du libre passage, les assurés sont admis dans la fondation collective du groupe soit parce qu'ils changent d'emploi, soit parce que leur employeur s'est affilié à la fondation de la Bâloise. Les informatio­ns passent de l'assureur précédent à la Bâloise et les prestation­s de libre passage sont transférée­s au groupe bâlois (environ 1 milliard de francs par an). «La communicat­ion entre les instituts de prévoyance n'est pas encore numérisée», note Thomas Schöb.

Le groupe bâlois a développé en 2016 un processus d'innovation structuré qui ouvrait la porte à l'emploi de la blockchain.

Les projets peuvent être lancés si des conditions telles qu'une capacité de standardis­ation est présente ou si divers acteurs du marché peuvent davantage coordonner leur fonction ou encore si des données actuelleme­nt détenues par certains participan­ts peuvent être partagées. Si les réponses à ces questions sont favorables, alors l'emploi de la blockchain peut être pertinent.

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland