Bâloise bloque un projet de blockchain
L’assureur a effectué une étude de faisabilité pour un projet de blockchain lié à la prévoyance vieillesse. Le programme doit toutefois être gelé en raison de ses coûts
Le groupe Bâloise a mené une étude de faisabilité destinée à employer la technologie blockchain pour le transfert de prestations de libre passage, annoncé jeudi l'agence AWP. En réalité, le projet n'est pas abandonné, corrige la société. Le programme n'est pas poursuivi pour l'instant en raison des coûts de transaction, explique-t-elle au Temps. Les frais demandés par l'exploitant de la chaîne Ethereum sont trop élevés, juge-t-elle.
La Bâloise continue toutefois à évaluer les opportunités d'utilisation de cette nouvelle technologie pour la branche et pour ses clients. «Nous avons gagné en expérience et pourrons à l'avenir réfléchir de façon plus ciblée au traitement des affaires des assurés pour le rendre plus rapide, meilleur marché et plus transparent», explique Thomas Schöb, responsable de l'assurance vie collective.
Moins cher et moins d’erreurs?
L'idée d'employer la blockchain dans la prévoyance vieillesse semblait très attractive. Il était prévu que cette technologie, qui permet le stockage et la transmission d'informations sans organe de contrôle mais de façon absolument sûre, réduise de deux jours à cinq minutes le transfert des prestations de libre passage. Dès lors, le coût ne représenterait que 5% du niveau actuel.
Les prestations de libre passage s'accompagnent en effet d'un travail administratif relativement lourd, en temps et en argent. Comme ce travail est manuel, il comporte aussi un risque d'erreur. Chaque année, la Bâloise compte 25000 mutations d'assurés, indique Thomas Schöb.
Dans le cadre du libre passage, les assurés sont admis dans la fondation collective du groupe soit parce qu'ils changent d'emploi, soit parce que leur employeur s'est affilié à la fondation de la Bâloise. Les informations passent de l'assureur précédent à la Bâloise et les prestations de libre passage sont transférées au groupe bâlois (environ 1 milliard de francs par an). «La communication entre les instituts de prévoyance n'est pas encore numérisée», note Thomas Schöb.
Le groupe bâlois a développé en 2016 un processus d'innovation structuré qui ouvrait la porte à l'emploi de la blockchain.
Les projets peuvent être lancés si des conditions telles qu'une capacité de standardisation est présente ou si divers acteurs du marché peuvent davantage coordonner leur fonction ou encore si des données actuellement détenues par certains participants peuvent être partagées. Si les réponses à ces questions sont favorables, alors l'emploi de la blockchain peut être pertinent.
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