Aggiornamento à Savatan
Genève continuera de former ses policiers au nid d’aigle vaudois, mais exige des changements. Vaud obtempère.
Genève continuera d'envoyer ses policiers se former à l'Académie de police de Savatan. Le principe de pérenniser cette collaboration a été entériné, mais le canton exige en contrepartie que la formation soit adaptée à ses besoins, la pédagogie mise au goût du jour et le coût par élève tenu sous contrôle. Genève demande en particulier que soit renforcé le nombre d'heures consacrées à la procédure pénale (auditions) et à la police de proximité.
Genève a rejoint en 2016 l'école de Savatan, où étaient déjà formés les policiers vaudois et valaisans. Un mariage de raison, pas d'amour, un maintien à Genève impliquant un coûteux agrandissement du centre de formation de Carouge. Grâce à ce ralliement, Savatan forme 80% des policiers romands.
Sous le feu des critiques
Mais depuis lors, les critiques visant l'école et son directeur, Alain Bergonzoli, n'ont pas cessé, venant de Genève notamment. On reproche à l'ex-patron de la gendarmerie vaudoise son esprit militaire, son goût de l'uniforme, son pilotage sur le nid d'aigle chablaisan d'une pédagogie éloignée des besoins urbains.
A Lausanne, la conseillère d'Etat Béatrice Métraux et le conseil de direction de l'Académie saluent la décision genevoise, qui pérennise, à défaut d'une formation romande, au moins une collaboration à trois cantons. Concernant les changements réclamés par Genève, dont certains sont déjà prévus par le nouveau concept général de formation (CGF 2020), Vaud s'y rallie entièrement. Le code des valeurs de l'école sera revu, énumère Béatrice Métraux dans son communiqué, l'identité institutionnelle de l'Académie sera remise à jour au cours des prochains mois, les réflexions sur un logo commun et sur l'uniforme de travail sont en cours.
La plus forte implication de Genève à Savatan se traduira par la présence d'un officier supérieur de la police genevoise dans l'état-major. Reste à savoir si la «transformation» de l'école demandée par Genève peut être pilotée par un directeur qui semble désormais incarner le passé.
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