Alexis Tsipras au défi des urnes
Il ne faut pas se tromper sur l’accord signé entre la Grèce et ses pairs de l’Eurogroupe. S’il ouvre la voie à un retour du pays sur les marchés financiers en août, ce document n’a rien d’un blancseing pour Alexis Tsipras et Syriza, le parti de gauche au pouvoir depuis 2015.
Toute une série de mécanismes et de verrous permettront à l’Europe de garder l’économie hellénique sous surveillance. En particulier pour éviter que les futurs gouvernements ne s’affranchissent, sitôt élus, des conditions drastiques acceptées pour en finir avec les plans de sauvetage mis en oeuvre à partir de 2010.
La leçon la plus importante de cet accord est donc politique. Il s’agit désormais de savoir comment Tsipras et sa majorité sauront, jusqu’aux législatives prévues en 2019, gérer cette souveraineté financière retrouvée – même limitée – et le capital de confiance dont Athènes jouit désormais à Bruxelles.
A force de renoncements sociaux, de ténacité diplomatique et d’une part de chantage, Tsipras le rebelle est parvenu à installer l’idée d’un Etat grec responsable. Il lui faut maintenant convaincre ses concitoyens, attachés à l’euro et à l’ancrage communautaire, que ce prix douloureux à payer était le seul choix possible. Et qu’en sauvant la monnaie unique, l’Eurogroupe a sauvé la Grèce de sa maladie économique mortelle: la dépense publique incontrôlée.
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