Les ouvriers du bâtiment dans la rue
18 000 travailleurs du secteur de la construction ont manifesté samedi à Zurich. Ils entendaient dénoncer, entre autres, «les attaques contre la retraite à 60 ans» menées selon eux par les milieux patronaux
Le torchon brûle entre les ouvriers et les entrepreneurs dans le secteur de la construction. Environ 18000 travailleurs du bâtiment ont manifesté samedi à Zurich contre le «démantèlement» de leur convention nationale.
Nico Lutz, responsable du secteur de la construction d’Unia, a décrit le rassemblement comme la «plus grosse manifestation d’ouvriers de la construction jamais vue à Zurich». Les organisateurs de la manifestation ont dénombré près de 18000 personnes, et la police «bien au-dessus de 10000».
«Les travailleurs de la construction montrent avec cette manifestation qu’ils s’opposent aux attaques menées contre la retraite à 60 ans», ont déclaré les syndicats Unia et Syna dans un communiqué conjoint samedi.
De profondes divergences séparent syndicats et milieux patronaux, en particulier sur l’assainissement du fonds pour la retraite anticipée des ouvriers. La Société suisse des entrepreneurs (SSE) réclame un assainissement unilatéral sur «le dos des travailleurs»: réduire les rentes de 30% ou relever l’âge de la retraite à 62 ans. Cela revient, de fait, à supprimer la retraite à 60 ans.
«Attaque frontale»
La SSE lance une attaque frontale, estiment les syndicats. Elle exige en plus des salaires plus bas et des délais de résiliation plus courts pour les travailleurs âgés, la semaine de 50 heures et la fin des hausses générales des salaires.
Les syndicats veulent tout le contraire: après quatre ans de blocage salarial malgré une conjoncture de la construction florissante, il faut enfin une augmentation de salaire décente, estiment-ils. Cette passe d’armes se déroule dans un contexte tendu, puisque la convention nationale expire fin 2018.
Samedi, les délégués du syndicat Syna ont adopté deux résolutions avant la manifestation. L’une concerne le maintien de la retraite à 60 ans, l’autre l’égalité des femmes et des hommes au travail.
Pour les délégués, l’assainissement de la Fondation FAR (Fondation pour la retraite anticipée), qui verse une rente jusqu’à 65 ans, ne passe pas par l’augmentation de l’âge de la retraite, mais par une «hausse des cotisations modérée et limitée dans le temps», a précisé Syna dans un communiqué. Le syndicat exige également que chaque ouvrier reçoive une augmentation de salaire de 150 francs.
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