Quel rôle pour l’Allemagne et la France?

Le président français et la chancelière allemande souhaitent «ficeler» un paquet de mesures sur l’immigration avant le Sommet européen de la fin du mois de juin. Il est certain que le tandem Allemagne-France a un rôle important à jouer au sein de l’UE. Mais le rôle que ces deux pays désirent jouer pose un certain nombre de problèmes aux autres pays de l’UE. Ainsi, les leaders de la Pologne et de la Hongrie ignorent souvent les décisions politiques auxquelles ils n’ont pas été associés. Vu de l’extérieur, le degré d’implication des pays autres que la France et l’Allemagne dans le decision shaping est insatisfaisant et pose des problèmes à l’UE. Ces problèmes résultent en grande partie du peu d’importance politique accordée par les deux grands (et par le Conseil?) à la plupart des pays de l’UE. Dans le cas des migrations, la Suède n’est pas invitée à la table de discussion, alors que ce pays a accueilli sa part de réfugiés; et la France veut exercer un rôle de leader, alors que les derniers chiffres montrent que ce pays est loin d’avoir rempli ses engagements passés. Ne met-on pas en jeu la crédibilité du système? Il est important que chaque pays, grand ou petit […], puisse de temps en temps jouer un rôle de leader, et pas seulement pour dire non […]. Pour chaque question d’importance à trancher au niveau de l’UE, comme celle liée aux migrations, le président du Conseil invite deux à quatre pays de dimensions et de cultures différentes à assumer le rôle de rapporteur sur une base volontaire. Cela n’empêcherait pas les autres de contribuer au débat, mais une approche de deux à quatre pays accroîtrait sans doute l’acceptabilité des décisions prises, alors que, maintenant, trop de pays ne se considèrent pas concernés. La fonction de rapporteur ne pourrait que responsabiliser les pays en les encourageant à jouer un rôle constructif au sein de l’UE.

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