Se protéger contre l’inflation
L’inflation augmente progressivement. En général, la performance des actions n’en souffre pas, au contraire des obligations. Quels sont les réels choix et instruments offerts à l’investisseur?
L’inflation augmente progressivement. En général, la performance des actions n’en souffre pas, au contraire des obligations. Quels sont les réels choix offerts à l’investisseur?
Après cinq ans de complaisance des marchés face à un environnement caractérisé par une inflation ultra faible et des banques centrales cherchant à amorcer une reprise de l’inflation en ayant recours à un programme d’assouplissement quantitatif massif sans précédent, les craintes d’inflation font enfin leur retour les prix se relèvent enfin sur l’ensemble des marchés développés et émergents. Aux Etats-Unis, l’indice des prix à la consommation a affiché une hausse de 2,8% en mai par rapport à l’année passée. Dans la zone euro, il a progressé de 1,9% sur la même période.
Presque tous les voyants concernant les composantes sous-jacentes de l’inflation sont au rouge : 60% de l’indice des prix à la consommation américain présente des risques à la hausse et cette proportion est encore plus importante en Europe où elle atteint 65%! La récente flambée des cours du pétrole a renforcé l’inflation à court terme. Cela étant, les tensions sur le marché de l’emploi, la démographie et le protectionnisme vont également exercer une pression à la hausse à long terme. Le taux de chômage au sein du G7 a touché son plus bas niveau depuis 30 ans et les enquêtes de conjoncture montrent que les intentions d’embauche se situent à leur niveau le plus élevé depuis 2007.
Même si la hausse des matières premières et la tension du marché de l’emploi mettent en évidence la croissance de l’économie, c’est dans le dénouement du processus de mondialisation, lequel débouche sur une intensification de l’isolationnisme que résident les problèmes les plus préoccupants pour l’évolution future des prix, la montée du protectionnisme isolant encore davantage les économies. Dans un tel contexte, l’inflation revêt un caractère plus local que mondial.
L’inflation est l’ennemi juré des investisseurs obligataires Ceci a également des répercussions sur la politique monétaire. La Réserve fédérale américaine est en train de réduire la taille de son bilan et de poursuivre son cycle de relèvement des taux. La Banque centrale européenne a annoncé qu’elle mettra fin à son programme de rachat d’actifs en décembre. La Banque du Canada a relevé ses taux d’intérêt à trois reprises depuis juillet.
Dans ce contexte d’accélération de l’inflation et de normalisation de la politique monétaire, nous privilégions les obligations à court terme indexées sur l’inflation. L’historique de performance des obligations globales indexées sur l’inflation de maturité 1 à 5 ans, , montre que ce segment offre une proportion de rendement liée à l’inflation beaucoup plus importante et une proportion de rendement liée aux taux d’intérêt plus faible que l’univers globale des obligations indexées sur l’inflation. Les obligations à court terme indexées sur l’inflation représentent également un actif qui permet d’atténuer le risque au sein des portefeuilles équilibrés mondiaux. A l’heure actuelle, les marchés des obligations indexées sur l’inflation des pays développés offrent des opportunités principalement en Europe, aux Etats-Unis et au Canada, là où les marchés n’intègrent pas encore suffisamment d’inflation dans leurs cours. En termes d’allocation pays, nous privilégions les obligations indexées sur l’inflation françaises et espagnoles.
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