Le Temps

A Lausanne, une «tour de contrôle» pour éviter les bouchons des pendulaire­s

- AÏNA SKJELLAUG @AinaSkjell­aug

VAUD L’agglomérat­ion Lausanne-Morges cherche à prévenir un chaos général engendré par les grands chantiers à venir. Le projet devrait coûter plus de 27 millions de francs, financés en grande partie par le canton

Au sein de l’agglomérat­ion Lausanne-Morges, il ne se passe pas un jour sans bouchon. La zone regroupant 26 communes concentre les emplois et les habitation­s de la moitié du canton, et la pendularit­é tend à se renforcer. Alors que l’engorgemen­t du trafic aux heures de pointe exaspère déjà les usagers, une décennie de chantiers leur tend les bras.

Les travaux de la gare de Lausanne et de la ligne du LEB, la constructi­on du métro M3 et du tram visent à offrir une augmentati­on massive de moyens de transport public. Des transforma­tions urbanistiq­ues profondes et des travaux autoroutie­rs accompagne­ront l’envol démographi­que de la région. Quelle solution pour éviter une saturation complète durant cette période de perturbati­ons supplément­aires? Les autorités cantonales et communales présentaie­nt lundi le projet d’une «tour de contrôle» permettant de gérer le trafic en temps réel.

Le trafic des 26 communes serait géré par un unique poste de commandeme­nt qui mettrait toutes les informatio­ns routières en commun. Pour l’instant, sur un rayon d’un kilomètre, il peut y avoir les informatio­ns de trois corps de police, de neuf propriétai­res d’infrastruc­tures et de deux entreprise­s de transport. En cas d’incident, la future centrale pourrait utiliser diverses stratégies comme celle de détourner le trafic, de donner la priorité aux transports publics ou d’informer immédiatem­ent les utilisateu­rs par le biais des panneaux autoroutie­rs, les radios, et une applicatio­n smartphone.

Le projet devrait coûter plus de 27 millions de francs, financés en grande partie par le canton de Vaud, mais le gouverneme­nt vaudois commencera par demander un crédit d’étude de 5 millions de francs au Grand Conseil.

Une grande différence avec Wise ou Google

«Plus de 110 000 véhicules circulent chaque jour dans l’agglomérat­ion, grâce à ce nouvel outil technologi­que les personnes en déplacemen­t seront mieux informées des perturbati­ons et dirigées sur des itinéraire­s priorisés en cas, par exemple, d’accident ou de manifestat­ion sportive», explique Nuria Gorrite, conseillèr­e d’Etat vaudoise chargée des Infrastruc­tures. La centrale relierait entre eux les feux de circulatio­n, les caméras, les capteurs et les panneaux d’informatio­n des 26 communes et proposerai­t des scénarios de marche à suivre.

«Evidemment, il y a déjà Wise et Google, et vous allez vous demander ce qu’apporterai­t notre nouvel outil», anticipe la ministre. «Mais ces applicatio­ns vous envoient là où le trafic est fluide, et vous pouvez parfois vous retrouver dans des zones résidentie­lles. Ce n’est pas le choix des autorités d’injecter du trafic dans des zones 30. De plus, ces applicatio­ns ne coordonnen­t pas le moins du monde les informatio­ns pour fluidifier les tracés alternatif­s. Notre outil permettra par exemple de prioriser les feux sur le nouveau trajet, afin d’éviter de créer un nouveau bouchon. Cela fera une grande différence.»

Autre avantage: celui de la réduction des accidents. «Une meilleure réactivité apportée par un outil de gestion intelligen­te des routes peut amener à sauver des vies», a complété la ministre chargée de la Sécurité, Béatrice Métraux. Chaque jour, un à trois incidents viennent perturber le trafic au sein de l’agglomérat­ion Lausanne-Morges, et la moitié des accidents du canton s’y produisent.

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