L’écrivaine nocturne
Sensation de la littérature alémanique, Michelle Steinbeck a rejoint l’Institut suisse de Rome après avoir écrit son premier livre à 25 ans. Intitulé Mein Vater war ein Mann an Land und im Wasser ein Walfisch (littéralement «mon père était un homme sur terre et une baleine dans l’eau»), il a été nommé pour plusieurs prix littéraires outre-Sarine. Si la rédactrice en chef du magazine culturel de la Rote Fabrik habite aujourd’hui à Bâle, elle ne cache pas son enthousiasme au sujet de la Ville éternelle. «Après le fait d’écrire un livre, c’est un deuxième rêve que j’ai réalisé en venant ici», sourit-elle. Ne perdant pas son temps, elle a profité de cette année pour publier un recueil de poèmes et prépare deux nouveaux projets littéraires, dont une pièce de théâtre.
«Le fait d’être loin de mon cercle social et dans un cadre idyllique pour travailler m’a permis d’être plus productive que jamais», explique Michelle Steinbeck. Elle confie avoir troqué son lit pour un atelier sur le toit et une vue à couper le souffle sur la capitale italienne, et avoir profité de ses rencontres avec des personnes qu’elle n’aurait pas forcément rencontrées en dehors pour nourrir son inspiration. «Nous sommes tous très différents. Le plus dur a été de les convaincre que je n’écrivais pas sur eux. Enfin, pas de la façon dont ils l’entendaient», s’amuse-t-elle. Chaque jour, la jeune femme fait le point sur les notes prises au moyen de son smartphone, allant de constats philosophiques à de simples impressions. Plus efficace la nuit, elle se rappelle que son mode de fonctionnement a d’abord surpris ses collègues scientifiques, plus rigoureux sur les horaires.
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