Tamedia accepte de négocier avec ses grévistes
Au terme d’une journée de grève historique, mercredi, la direction de l’éditeur a accepté de reprendre jeudi les discussions avec ses journalistes à propos de la disparition du «Matin» papier et des 36 licenciements induits
Armés notamment d’une banderole «Tamedia vous coupe du monde», environ 200 grévistes des journaux romands de l’éditeur zurichois ont manifesté mercredi midi à Lausanne en réaction à la disparition du Matin papier et aux suppressions de postes liées.
Ils réclamaient l’abandon de ces mesures et la reprise des discussions pour éviter un avenir funèbre au quotidien orange. Il s’agit de la première grève de cette envergure dans l’histoire récente de la presse romande. Conséquence: les journaux concernés (Le Matin, 24 heures et la Tribune de Genève) seront inhabituellement maigres ce jeudi.
La direction du groupe de presse avait pourtant menacé dans la matinée de licencier les salariés qui poursuivraient la grève après 11h. Mais la majorité des grévistes ont poursuivi leur action. «C’est insupportable de nous intimider comme cela», s’indigne Thierry Brandt, chef d’édition en semaine du Matin licencié jeudi dernier. «Ils essaient de nous faire peur, comme ils le font depuis des semaines, estime une autre journaliste. Mais nous restons unis et ne nous laissons pas faire.»
Durant la journée, de nombreuses voix ont apporté leur soutien au mouvement. Des politiciens de tous bords, autant du collectif SolidaritéS que de l’UDC, sont venus devant la tour Tamedia supporter journalistes et syndicalistes. La conseillère d’Etat Géraldine Savary était aussi présente: «Licencier des gens en procédure de négociations, ce n’est pas correct, estime-t-elle. En Suisse, la solution passe par le dialogue et non la menace.» Les exécutifs vaudois et genevois ont également appelé à reprendre le dialogue.
Poursuite de la grève
La mobilisation a finalement abouti en fin de journée à une reprise des négociations entre les deux parties, qui devraient se rencontrer jeudi. Les collaborateurs poursuivent toutefois leur grève, «jusqu’à l’obtention de résultats probants», explique Karim Di Matteo, journaliste à 24 heures et actif dans les pourparlers avec Tamedia. Patrick Matthey, responsable de la communication de l’éditeur, confirme mais nuance: «On est prêt à renouer le dialogue, mais seulement sous l’égide de l’office de conciliation du canton de Vaud».
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