Le Temps

Les chiffres stupéfiant­s du marché suisse de la cocaïne

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On connaissai­t le goût des Suisses pour la cocaïne, dont ils sont les plus gros consommate­urs d’Europe. Une étude vaudoise permet de mieux comprendre les rouages de ce marché helvétique et d’en estimer le poids financier: un demi-milliard de francs par an

En mai, Fernand Melgar, à grand fracas médiatique, avait mis au jour un malaise croissant autour du deal de rue et de la vente de cocaïne. Mais comment appréhende­r cette problémati­que et adapter les politiques publiques sans tomber dans l’émotionnel? Une étude inédite réalisée par Addiction Suisse, l’Ecole des sciences criminelle­s de l’Université de Lausanne (ESC) et l’Institut universita­ire de médecine sociale et préventive du CHUV publiée ce jeudi permet de mieux comprendre la structure de ce marché illégal.

Au fil de leur enquête, les chercheurs lausannois ont retracé le parcours de la cocaïne. Ils se sont entretenus avec tous les acteurs du marché: policiers, dealers, informateu­rs et consommate­urs. Leurs travaux racontent le fonctionne­ment bien huilé de ce trafic, depuis les plantation­s des Andes jusqu’aux quartiers des villes romandes.

Leurs chiffres confirment la très forte implantati­on de la poudre blanche en Suisse. Dans le seul canton de Vaud, 16270 personnes consomment de la cocaïne, soit 2,5% de la population.

Les saisies de la police, 39 kilos par an, ne représente­nt que 8 à 9% de cette quantité. Si ce ne sont que des extrapolat­ions, à manier avec prudence, les estimation­s des auteurs de l’étude permettent de prendre la mesure de cette addiction: 5 tonnes de cocaïne par an circulerai­ent sur le marché suisse, pour un demi-milliard de francs de chiffre d’affaires.

«La drogue ne coûte pas cher. Une ligne de coke, c’est le prix d’un ticket de cinéma» FRANK ZOBEL, ADDICTION SUISSE

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