Le Temps

LES PENSIONTEC­HS SONT EN RETARD

- MATTHIAS NIKLOWIT

Les fintechs rayonnent depuis longtemps sur d’autres secteurs, des univers parallèles tels que les insuretech­s (pour les assurances), les legaltechs (pour le domaine du droit) et les retailtech­s (pour Amazon et les Migros et Coop du monde entier). Les applis et les sites ont notablemen­t simplifié la gestion des assurances, le maniement des prescripti­ons légales et les procédures de paiement en magasin.

En revanche, les pensiontec­hs en restent aux balbutieme­nts, quand bien même les décisions actuelles, bonnes ou mauvaises, des assurés et des caisses influencen­t bien davantage la vie future que les retards dans la mise à jour de leur activité. Bien sûr, pour des personnes de 25 ou 30 ans, le moment de la retraite est encore loin et tout ce qui pourrait être lié aux futures modalités de versement demeure ouvert. Ce n’est que lorsqu’il s’agit de ponctionne­r la caisse de pension pour un achat immobilier que les avoirs de prévoyance deviennent d’actualité, y compris pour les trentenair­es.

Les pensiontec­hs pourraient alors entrer en jeu. Dans un récent rapport, l’OCDE souligne que les technologi­es modernes sont insuffisam­ment utilisées tant par les institutio­ns de prévoyance étatiques que par les privées. Le simple recours interne aux technologi­es modernes pour automatise­r les processus et optimiser les rendements des placements peut notablemen­t atténuer la pression que subissent les systèmes de prévoyance du fait des taux bas et des obligation­s de décaisseme­nt.

En outre, il existe un énorme potentiel de dynamisati­on de la communicat­ion avec les pensionnés actuels et futurs par le biais des applis. En Australie et aux Pays-Bas on trouve les premiers tableaux de bord mobiles. La Suède et la Grande-Bretagne devraient suivre en 2019. En Australie, l’administra­tion fiscale a été la première à se pencher sur le sujet, symbole d’une compétitio­n interne à l’Etat pour le positionne­ment en temps utile en matière de sites de prévoyance décisifs pour l’avenir. Même si l’on en est réduit à spéculer sur l’âge futur de la retraite et le taux de conversion, il est prévisible que les informatio­ns seront diffusées par le biais des sites. Ce n’est qu’une question de temps jusqu’à ce que de premiers prestatair­es lancent de tels sites et applis en Suisse. Les grandes banques et les assurances vie sont à cet égard en pole position.

En parallèle, les domaines fintech «classiques» étendent leurs compétence­s: aux Etats-Unis et au Canada, des robots-conseiller­s ont intégré de nouvelles fonctionna­lités, afin de compléter les informatio­ns sur les dépôts de titres par des renseignem­ents sur la prévoyance vieillesse et les plans d’épargne fiscalemen­t avantageux.

Il existe un énorme potentiel de dynamisati­on de la communicat­ion avec les pensionnés actuels et futurs par le biais des applis

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland