LES PENSIONTECHS SONT EN RETARD
Les fintechs rayonnent depuis longtemps sur d’autres secteurs, des univers parallèles tels que les insuretechs (pour les assurances), les legaltechs (pour le domaine du droit) et les retailtechs (pour Amazon et les Migros et Coop du monde entier). Les applis et les sites ont notablement simplifié la gestion des assurances, le maniement des prescriptions légales et les procédures de paiement en magasin.
En revanche, les pensiontechs en restent aux balbutiements, quand bien même les décisions actuelles, bonnes ou mauvaises, des assurés et des caisses influencent bien davantage la vie future que les retards dans la mise à jour de leur activité. Bien sûr, pour des personnes de 25 ou 30 ans, le moment de la retraite est encore loin et tout ce qui pourrait être lié aux futures modalités de versement demeure ouvert. Ce n’est que lorsqu’il s’agit de ponctionner la caisse de pension pour un achat immobilier que les avoirs de prévoyance deviennent d’actualité, y compris pour les trentenaires.
Les pensiontechs pourraient alors entrer en jeu. Dans un récent rapport, l’OCDE souligne que les technologies modernes sont insuffisamment utilisées tant par les institutions de prévoyance étatiques que par les privées. Le simple recours interne aux technologies modernes pour automatiser les processus et optimiser les rendements des placements peut notablement atténuer la pression que subissent les systèmes de prévoyance du fait des taux bas et des obligations de décaissement.
En outre, il existe un énorme potentiel de dynamisation de la communication avec les pensionnés actuels et futurs par le biais des applis. En Australie et aux Pays-Bas on trouve les premiers tableaux de bord mobiles. La Suède et la Grande-Bretagne devraient suivre en 2019. En Australie, l’administration fiscale a été la première à se pencher sur le sujet, symbole d’une compétition interne à l’Etat pour le positionnement en temps utile en matière de sites de prévoyance décisifs pour l’avenir. Même si l’on en est réduit à spéculer sur l’âge futur de la retraite et le taux de conversion, il est prévisible que les informations seront diffusées par le biais des sites. Ce n’est qu’une question de temps jusqu’à ce que de premiers prestataires lancent de tels sites et applis en Suisse. Les grandes banques et les assurances vie sont à cet égard en pole position.
En parallèle, les domaines fintech «classiques» étendent leurs compétences: aux Etats-Unis et au Canada, des robots-conseillers ont intégré de nouvelles fonctionnalités, afin de compléter les informations sur les dépôts de titres par des renseignements sur la prévoyance vieillesse et les plans d’épargne fiscalement avantageux.
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Il existe un énorme potentiel de dynamisation de la communication avec les pensionnés actuels et futurs par le biais des applis