Le Temps

On se dit quoi, après le Mondial?

- Par Servan Peca

Ce dimanche, la Coupe du monde se termine avec la finale à Moscou. Le football va disparaîtr­e des écrans, retrouver sa routine, son mercato à plusieurs millions puis, à la fin de l’été, ses matchs de clubs. Bref, du foot pour ceux qui aiment vraiment ça. Et ceux qui, le temps d’un mois, avaient trouvé matière à s’y intéresser n’ont plus qu’à espérer que le dérèglemen­t climatique se poursuive. Car c’est aussi ça, la Coupe du monde: une formidable réserve de small talk.

Imaginez. Dans un ascenseur, une poignée de secondes à partager. Dans la proximité de la cage, les yeux rivés sur les étages qui défilent. Silence un peu gênant. Puis, l’ouverture: «Tu as vu cette Coupe du monde?» Ouf, l’honneur est sauf. Et avant même d’avoir pu débattre du passionnan­t Japon-Sénégal de la veille, l’ascenseur arrive à destinatio­n, les portes s’ouvrent et vous libèrent.

Le temps d’un mois, la Coupe du monde remplace aisément les profonds échanges de vues météorolog­iques. «On a de la chance avec le temps», «Y a plus d’saison», «Fait trop chaud». Ou «trop froid». Entre la mi-juin et la mi-juillet, on aura pu remplir des silences en évoquant la coupe de cheveux spaghetti de Neymar – que la pression sociale n’aura fait durer qu’un match – ou ses ridicules simulation­s. On a aussi pu discuter de la VAR, de l’aigle bicéphale, des klaxons nocturnes des Portugais.

Dès lundi, donc, ce vivier de small talk généreusem­ent offert par la FIFA prend fin.

Et si la météo des prochaines semaines s’avère normale et logique et que les discussion­s d’ascenseur redevienne­nt difficiles à engager? Il n’y a pas 50 solutions. On peut utiliser l’autre joker estival – «Bientôt les vacances?» – mais en courant le risque que le voisin n’en prenne pas ou qu’il en soit déjà revenu. Sinon, il faudra prendre les escaliers.

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