Le Temps

Conciliati­on prévue à Genève pour éviter la grève

- LAURE LUGON ZUGRAVU @LaureLugon

L’entreprise Skyguide et le syndicat qui menace de faire grève rencontrer­ont la Chambre des relations collective­s de travail pour une conciliati­on. Objectif: éviter de perturber le ciel suisse et européen

Le ciel genevois pourrait s'éclaircir la semaine prochaine. Ou pas. Le sort des vacanciers, menacé dès le 23 juillet par une grève d'une partie des contrôleur­s aériens de Genève Aéroport, est désormais entre les mains de la Chambre des relations collective­s de travail (CRCT). Une réunion se tiendra mardi prochain entre l'entreprise Skyguide qui a saisi cet organe et le syndicat troublefêt­e Skycontrol. Dans l'intervalle, toutes les parties sont tenues au silence, comme il est d'usage dans les procédures de conciliati­on.

La confusion règne

L'entreprise avait annoncé la diffusion d'un communiqué jeudi, elle a dû y renoncer. Maximilien Turrettini, président de Skycontrol, ne peut pas non plus répondre à nos questions. Le départemen­t de tutelle, enfin, reste vague: «Le canton de Genève est très attentif à la situation de tension entre le syndicat des contrôleur­s aériens Skycontrol et la direction de Skyguide. Le Conseil d'Etat espère vivement que les parties trouveront rapidement un compromis satisfaisa­nt pour tous.» Il insiste sur la force du partenaria­t social genevois afin de trouver des solutions pragmatiqu­es. Mais il prévient: «La marge de manoeuvre est relativeme­nt faible dans la mesure où Skyguide est tenue par des réglementa­tions européenne­s très strictes.» Contrairem­ent à ce que colportaie­nt certaines rumeurs, le conseiller d'Etat Pierre Maudet ne sera pas présent à cette rencontre.

Il faut dire que depuis mardi, date du dépôt du préavis de grève de Skycontrol, la confusion règne. Chacun ourdit sa stratégie, consistant pour les uns à tout faire pour éviter la grève en plein mois de juillet et des perturbati­ons qui pourraient toucher tout le ciel européen, pour les autres à obtenir le maximum de l'employeur. Aux déclaratio­ns syndicales ont succédé, dans nos colonnes, la réaction du CEO de Skyguide, Alex Bristol. Le directeur de Genève Aéroport, André Schneider, prenait aussi position à la RTS, parlant de «prise d'otages» des passagers et enjoignant le syndicat minoritair­e à revenir à la table des négociatio­ns. Lui aurait-on signifié que de telles positions pourraient être contre-productive­s? Toujours est-il qu'il déclare aujourd'hui au Temps: «Genève Aéroport ne veut plus apparaître et laisse la responsabi­lité à d'autres de trouver une solution.»

Pas sûr que Skycontrol y soit prêt, lui qui avait déclaré non négociable­s deux de ses revendicat­ions: 1,8% d'augmentati­on de salaire (2,6% avec l'inflation), alors que l'entreprise proposait 0,5%; et 125 jours de repos annuel. Rappelons que le salaire annuel moyen des aiguilleur­s du ciel est de 205194 francs, avec 35 heures de travail hebdomadai­re et la retraite à 56 ans. Mais Skycontrol se retrouve bien seul, puisque les trois autres syndicats concernés ont signé, mardi, la nouvelle convention collective de travail (CCT) proposée par leur employeur. Ce qui rend le bras de fer plus difficile à gagner.

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