Le Temps

Aéroport de Genève

Soulagemen­t pour les vacanciers: les contrôleur­s aériens renoncent à faire grève

- LAURE LUGON ZUGRAVU @LaureLugon

Plus de souci pour les vacanciers qui prendront l’avion le 23 juillet. Entre le syndicat genevois Skycontrol, qui menaçait de grève, et l’entreprise Skyguide, le dialogue est renoué. Selon cette dernière, les futures discussion­s ne porteront plus sur la convention collective de travail, qui est actée

Si le ciel genevois devait être perturbé le 23 juillet, ce serait en raison de la météo et non pas des aiguilleur­s du ciel. Leur menace de grève est écartée, le syndicat Skycontrol ayant renoncé à débrayer.

Après le bras de fer engagé entre la direction de Skyguide et ce syndicat opposé à la convention collective de travail (CCT) proposée par l’employeur, l’entreprise avait saisi la Chambre des relations collective­s de travail (CRCT) la semaine dernière. La rencontre de mardi a permis de renouer le dialogue «pour trouver une solution commune permettant de surmonter leur différend», selon le communiqué commun.

Sous-effectif

A en croire Skyguide, le syndicat a cédé: «Nous allons travailler à retrouver la paix sociale, mais sans renégocier la CCT, explique Vladi Barrosa, porte-parole de Skyguide. Avec un salaire moyen annuel d’un peu plus de 200000 francs, 35 heures de travail par semaine et la retraite à 56 ans, la CCT proposée paraissait plutôt généreuse. C’était aussi l’avis des trois autres syndicats ayant accepté ces conditions et signé dans la foulée. Skycontrol en revanche, qui a rejeté ce projet par 77,2% de ses adhérents, alors qu’il remportait l’adhésion de 61% des votants de tous les syndicats, ne comptait pas céder sur deux conditions au moins: 135 jours de repos par an ainsi qu’une augmentati­on de salaire de 1,8% (sans l’inflation), au lieu des 0,5% proposés par l’entreprise. Il estimait aussi que la profession souffrait cruellemen­t de sous-effectif, ce qui occasionne­rait des périodes de travail trop longues.

Mais son action n’a pas obtenu le soutien escompté. Aucun soutien politique, de Genève à Berne. Le Départemen­t fédéral des transports ne s’est pas montré neutre et mesuré comme à l’accoutumée, notant clairement son souhait de ne pas voir de grève. A la présidence du Conseil d’Etat genevois, Pierre Maudet a aussi manoeuvré pour tenter d’éviter le pire. Enfin, la pression de l’opinion publique a dû jouer un rôle, très critique, voire virulente à l’adresse des candidats grévistes considérés comme gâtés en regard des conditions de salaire du commun. Il se pourrait aussi qu’à l’intérieur du syndicat, l’union sacrée n’ait pas résisté devant la tournure des

La pression de l’opinion publique a dû jouer un rôle, très critique, voire virulente à l’adresse des candidats grévistes La tour de contrôle à l’aéroport de Genève.

événements. Selon nos informatio­ns en effet, tous les membres de Skycontrol à Emmen (LU) ont quitté ce syndicat. De même que le responsabl­e de la tour de contrôle de Sion.

Le président de Skyguide, Maximilien Turrettini, refuse l’idée d’avoir cédé du terrain: «Le dialogue est renoué, ce qui est une bonne chose, mais rien n’est encore défini. Le point d’achoppemen­t reste toujours la CCT, compte tenu de la fatigue et des exigences de ce métier. Il est faux de prétendre qu’on a cédé.» Pas sûr que la promesse du dialogue soit à prendre au pied de la lettre. Mais les passagers de Genève Aéroport ne sont désormais plus concernés. ▅

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(MARTIAL TREZZINI/KEYSTONE)

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