L’Italie, premier producteur pharmaceutique de l’UE
L’Italie a dépassé l’Allemagne, devenant le premier producteur pharmaceutique dans l’Union européenne. La Suisse reste toutefois le leader du secteur en Europe, et de loin
La production italienne de médicaments a atteint 31,2 milliards d’euros l’an dernier, contre 30 milliards pour l’Allemagne, selon des estimations de la fédération italienne du secteur, Farmindustria.
La Suisse reste toutefois le leader du secteur en Europe, et de loin (46,3 milliards d’euros en 2016 selon la fédération européenne Efpia), grâce notamment à ses géants mondiaux Novartis et Roche.
Il n’empêche qu’en cinq ans, la production italienne a bondi de 20%. «Cette forte augmentation est due à 100% à l’export, nos produits partent dans le monde entier», explique le président de Farmindustria, Massimo Scaccabarozzi. Les exportations ont été multipliées par cinq en vingt ans, passant de 4,5 milliards d’euros en 1997 à 24,8 milliards. Rien que l’an passé, elles ont bondi de 16%, représentant 80% des ventes.
La raison? «Une production de grande qualité avec des coûts très compétitifs, y compris par rapport à des pays où le coût de la main-d’oeuvre est plus bas», selon Massimo Scaccabarozzi.
Les entreprises du secteur ont investi 2,8 milliards d’euros l’an passé: 1,3 milliard sur les sites de production et 1,5 milliard en recherche, des chiffres en hausse de plus de 20% en cinq ans.
Dans la Péninsule sont présents à la fois des groupes étrangers (qui représentent 60% de la production), comme le français Sanofi, l’allemand Merck KGaA, l’américain Pfizer ou le belge Janssen (groupe Johnson & Johnson), et italiens comme Menarini, Chiesi, Italfarmaco ou Dompé, qui emploient au total 65000 personnes.
En pointe dans les biotechnologies
Si l’Italie produit tous types de médicaments, elle est en pointe dans les vaccins, les produits dérivés du sang, les biotechnologies ou encore les thérapies avancées.
«45% de la hausse de la production concerne de nouveaux médicaments», note Massimo Scaccabarozzi. «L’Italie a démontré être un pays pro-innovation», assure-t-il, en détaillant les mesures prises: des fonds spéciaux en faveur des médicaments innovants, des baisses de taxes sur les revenus issus de l’exploitation de brevets par des groupes faisant de la recherche, en passant par un plan national Industrie 4.0, offrant aides et incitations fiscales aux entreprises voulant se moderniser. ▅