Alexandre Benalla, l’Elysée version violence
Ce collaborateur d’Emmanuel Macron, chargé de la sécurité, avait frappé des manifestants lors du défilé du 1er Mai. Son passé fait polémique
Violence sur personne, port illégal d’un brassard de la police, antécédents problématiques dans le secteur de la sécurité privée: en quelques heures, après les révélations du journal Le Monde, les informations sur l’un des membres de l’équipe élyséenne sont devenues très embarrassantes pour Emmanuel Macron.
Le chef de l’Etat français est désormais sommé de s’expliquer sur le comportement d’un de ses collaborateurs chargé de sa sécurité, Alexandre Benalla, filmé en flagrant délit de tabassage et de rudoiement d’un manifestant en marge de la marche de protestation du 1er Mai dernier à Paris.
Goût des méthodes musclées
Ancien vacataire au service d’ordre du Parti socialiste, brièvement employé comme chauffeur par l’ancien ministre PS du Redressement productif Arnaud Montebourg (remplacé en août 2014 par Emmanuel Macron au sein du gouvernement), ce collaborateur connu pour son goût des méthodes musclées a été filmé, casque de policier sur la tête, à proximité de la gare parisienne d’Austerlitz, là où des casseurs avaient, lors du défilé de la Fête du travail, saccagé plusieurs devantures. En plein conflit social à la SNCF, les syndicats avaient alors été débordés par ces violences, attribuées à la mouvance anarchiste des «black blocs».
Les dérapages d’Alexandre Benalla lors du défilé du 1er Mai – qu’il prétendait suivre comme «observateur» – étaient visiblement connus de l’Elysée. Affecté après l’élection présidentielle de mai 2017 aux déplacements du président, sécurisés par les policiers du Service de protection des hautes personnalités, l’intéressé avait depuis quelques semaines était muté à l’organisation des événements publics organisés dans le périmètre du palais. C’est à ce titre qu’il était semble-t-il présent dans le bus de l’équipe de France de football, lors de sa descente des Champs-Elysées lundi. Alexandre Benalla avait gagné la confiance d’Emmanuel Macron en lui servant de garde du corps durant la campagne. Les témoignages recueillis par les médias français le décrivent comme un homme proche des forces de l’ordre, ancien auditeur de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, une émanation du Ministère de l’intérieur.
Enquête ouverte
Rien, pour l’heure, ne démontre qu’Alexandre Benalla était sur les lieux de la manifestation en service commandé. Mais alors qu’Emmanuel Macron a reçu, mardi, l’ensemble des syndicats pour renouer le dialogue après la promulgation de la loi réformant la SNCF, son comportement nourrit la polémique sur un chef de l’Etat bien peu social.
L’inspection générale de la police nationale s’est saisie du dossier et une enquête a été ouverte.
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