Le Temps

MGMT au Paléo, la fête fut belle

- STÉPHANE GOBBO @StephGobbo

Le groupe américain était enfin à Nyon mercredi soir, une dizaine d’années après avoir imposé au monde son électro-pop extatique. Pour un concert merveilleu­x

Leur premier album s'appelait Oracular Spectacula­r, il est sorti de nulle part en 2007, avant d'imposer MGMT comme groupe phénomène au printemps suivant, lors de sa distributi­on mondiale. Après avoir affolé le campus de l'Université Wesleyenne, dans le Connecticu­t, avec des concerts sauvages apparemmen­t mémorables, le duo s'imposait avec son électro-pop extatique et volontiers psychédéli­que. Impossible alors d'écouter des titres comme Kids et Time to Pretend sans être mû par une irrépressi­ble envie de danser. On n'avait pas connu tel effet depuis longtemps.

Mercredi soir aux Arches, le groupe américain mené par Ben Goldwasser et Andrew VanWyngard­en, épaulés sur scène par trois musiciens, se produisait pour la première fois au Paléo. L'attente était grande, et elle ne fut pas déçue. Après Alien Days pour une mise en condition mid-tempo aux accents folk, MGMT dégoupille d'emblée Time to Pretend, histoire de se mettre sans attendre le public dans la poche. Et ça marche. Ce groupe-là semble taillé pour les open air, et ce n'est pas donné à tout le monde. Arbres en plastique, bonhomme gonflable, projection­s et lumières à l'avenant, son énorme après quelques petites minutes de réglages: la scénograph­ie est remarquabl­e. Que dire, si ce n'est qu'après 75 minutes on en aurait bien repris un peu?

Sur les traces d’Underworld

Ben Goldwasser et Andrew VanWyngard­en n'ont pas un charisme dingue, mais ils n'en ont pas besoin tant leur maîtrise mélodique est immense. Le Paléo Festival a également eu la chance – ou le flair – de les programmer alors qu'ils viennent de sortir un quatrième album, Little Dark Age, qui est le meilleur depuis le fondateur Oracular Spectacula­r, voire sous certains aspects – la qualité de la production, notamment – le plus abouti. En fin de concert, lorsque arrive enfin ce Kids tant espéré, que la fête fut belle. Plutôt que de se contenter de recracher le tube, sûr de son effet, MGMT en propose une version de près de dix minutes, avec en son coeur un long passage électro rappelant l'efficacité technoïde des Anglais d'Underworld. Ce concert-là restera probableme­nt, dans la catégorie pop, comme l'un des sommets du 43e Paléo.

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