MGMT au Paléo, la fête fut belle
Le groupe américain était enfin à Nyon mercredi soir, une dizaine d’années après avoir imposé au monde son électro-pop extatique. Pour un concert merveilleux
Leur premier album s'appelait Oracular Spectacular, il est sorti de nulle part en 2007, avant d'imposer MGMT comme groupe phénomène au printemps suivant, lors de sa distribution mondiale. Après avoir affolé le campus de l'Université Wesleyenne, dans le Connecticut, avec des concerts sauvages apparemment mémorables, le duo s'imposait avec son électro-pop extatique et volontiers psychédélique. Impossible alors d'écouter des titres comme Kids et Time to Pretend sans être mû par une irrépressible envie de danser. On n'avait pas connu tel effet depuis longtemps.
Mercredi soir aux Arches, le groupe américain mené par Ben Goldwasser et Andrew VanWyngarden, épaulés sur scène par trois musiciens, se produisait pour la première fois au Paléo. L'attente était grande, et elle ne fut pas déçue. Après Alien Days pour une mise en condition mid-tempo aux accents folk, MGMT dégoupille d'emblée Time to Pretend, histoire de se mettre sans attendre le public dans la poche. Et ça marche. Ce groupe-là semble taillé pour les open air, et ce n'est pas donné à tout le monde. Arbres en plastique, bonhomme gonflable, projections et lumières à l'avenant, son énorme après quelques petites minutes de réglages: la scénographie est remarquable. Que dire, si ce n'est qu'après 75 minutes on en aurait bien repris un peu?
Sur les traces d’Underworld
Ben Goldwasser et Andrew VanWyngarden n'ont pas un charisme dingue, mais ils n'en ont pas besoin tant leur maîtrise mélodique est immense. Le Paléo Festival a également eu la chance – ou le flair – de les programmer alors qu'ils viennent de sortir un quatrième album, Little Dark Age, qui est le meilleur depuis le fondateur Oracular Spectacular, voire sous certains aspects – la qualité de la production, notamment – le plus abouti. En fin de concert, lorsque arrive enfin ce Kids tant espéré, que la fête fut belle. Plutôt que de se contenter de recracher le tube, sûr de son effet, MGMT en propose une version de près de dix minutes, avec en son coeur un long passage électro rappelant l'efficacité technoïde des Anglais d'Underworld. Ce concert-là restera probablement, dans la catégorie pop, comme l'un des sommets du 43e Paléo.
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