Julius Baer cherche toujours à réaliser des acquisitions
La banque examine toutes les opportunités de rachats. Ce n’est plus une nécessité puisqu’elle a atteint une taille critique, mais elle veut gagner encore des parts de marché, explique son directeur général, Bernhard Hodler
«Je suis là pour rester», a affirmé Bernhard Hodler, directeur général de Julius Baer, en réponse à une énième question sur son statut. Celui qui a remplacé Boris Collardi en automne dernier ne veut plus être vu comme un responsable intérimaire. «J’ai été confirmé par le conseil d’administration», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse sur les résultats de la banque au premier semestre lundi à Zurich.
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE JULIUS BAER «Au premier semestre, nous avons observé peu d’opportunités de rachats, qui, en plus, étaient chères»
Racheter une banque: une option
Le directeur général n’a pas non plus l’intention de changer la stratégie de croissance de la banque. «Au premier semestre, nous avons observé peu d’opportunités de rachats, qui, en plus, étaient relativement chères, parce que les acheteurs étaient trop nombreux», a expliqué Bernhard Hodler. Mais, a-t-il prévenu, cela devrait changer et la consolidation reprendra au cours des dix-huit prochains mois. «Et croyez-nous, nous examinons attentivement toutes les possibilités», a-t-il expliqué au Temps, en marge de la présentation.
En taille, cela signifie des proies valant entre 5 et 10 milliards de francs pour les marchés émergents, où il existe «peu d’acteurs de grande taille disponibles pour être rachetés», a-t-il précisé. Pour les marchés dits «matures» (les pays occidentaux), les «transactions pourront être bien plus grandes». Mettre la main sur un établissement reste «tout à fait une option», a ajouté le patron de la banque zurichoise.
Hausse du bénéfice
Julius Baer ne s’est pas fixé une taille idéale à atteindre. «Le monde devient plus complexe. La numérisation et la réglementation rendent la survie de petits acteurs difficile. Grandir s’est avéré une bonne stratégie pour nous et nous avons atteint la taille critique», a poursuivi Bernhard Hodler. Avant de préciser: «Nous n’avons plus l’obligation de croître, mais nous voulons continuer à gagner des parts de marché.» Pour autant que le prix et la qualité de la banque convoitée «correspondent» aux besoins de Julius Baer.
Au premier semestre, l’établissement a néanmoins engagé 79 gérants de fortune pour en compter désormais 1475. Elle a également acquis Reliance, la société brésilienne de gestion qui l’a aidée à atteindre ses objectifs d’afflux nets de nouveaux fonds qui ont atteint 10 milliards de francs. Au total, les fonds gérés par la banque ont augmenté de 3%, atteignant 400 milliards. Le bénéfice net a progressé de 2% à 444 millions de francs, légèrement au-dessus des attentes des analystes. Pas suffisant pour convaincre la bourse, où le titre perdait 4,5% en cours de journée.
Les secousses sur les marchés financiers ont eu un impact, surtout vers la fin du premier semestre. De même que la prudence des investisseurs, qui évaluent désormais l’effet de la guerre commerciale qui se joue entre les Etats-Unis, la Chine et l’Europe et les risques des changements de politique monétaire des banques centrales. Néanmoins, la volatilité intensifie les relations avec les clients: «Ils ont plus de questions, ce qui est bien pour nous», a expliqué Bernhard Hodler. Pour la suite, il s’attend à une poursuite de l’incertitude et de la volatilité, mais ni à une récession ni à une chute brutale des marchés.
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