Le Temps

Julius Baer cherche toujours à réaliser des acquisitio­ns

- MATHILDE FARINE, ZURICH @MathildeFa­rine

La banque examine toutes les opportunit­és de rachats. Ce n’est plus une nécessité puisqu’elle a atteint une taille critique, mais elle veut gagner encore des parts de marché, explique son directeur général, Bernhard Hodler

«Je suis là pour rester», a affirmé Bernhard Hodler, directeur général de Julius Baer, en réponse à une énième question sur son statut. Celui qui a remplacé Boris Collardi en automne dernier ne veut plus être vu comme un responsabl­e intérimair­e. «J’ai été confirmé par le conseil d’administra­tion», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse sur les résultats de la banque au premier semestre lundi à Zurich.

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE JULIUS BAER «Au premier semestre, nous avons observé peu d’opportunit­és de rachats, qui, en plus, étaient chères»

Racheter une banque: une option

Le directeur général n’a pas non plus l’intention de changer la stratégie de croissance de la banque. «Au premier semestre, nous avons observé peu d’opportunit­és de rachats, qui, en plus, étaient relativeme­nt chères, parce que les acheteurs étaient trop nombreux», a expliqué Bernhard Hodler. Mais, a-t-il prévenu, cela devrait changer et la consolidat­ion reprendra au cours des dix-huit prochains mois. «Et croyez-nous, nous examinons attentivem­ent toutes les possibilit­és», a-t-il expliqué au Temps, en marge de la présentati­on.

En taille, cela signifie des proies valant entre 5 et 10 milliards de francs pour les marchés émergents, où il existe «peu d’acteurs de grande taille disponible­s pour être rachetés», a-t-il précisé. Pour les marchés dits «matures» (les pays occidentau­x), les «transactio­ns pourront être bien plus grandes». Mettre la main sur un établissem­ent reste «tout à fait une option», a ajouté le patron de la banque zurichoise.

Hausse du bénéfice

Julius Baer ne s’est pas fixé une taille idéale à atteindre. «Le monde devient plus complexe. La numérisati­on et la réglementa­tion rendent la survie de petits acteurs difficile. Grandir s’est avéré une bonne stratégie pour nous et nous avons atteint la taille critique», a poursuivi Bernhard Hodler. Avant de préciser: «Nous n’avons plus l’obligation de croître, mais nous voulons continuer à gagner des parts de marché.» Pour autant que le prix et la qualité de la banque convoitée «correspond­ent» aux besoins de Julius Baer.

Au premier semestre, l’établissem­ent a néanmoins engagé 79 gérants de fortune pour en compter désormais 1475. Elle a également acquis Reliance, la société brésilienn­e de gestion qui l’a aidée à atteindre ses objectifs d’afflux nets de nouveaux fonds qui ont atteint 10 milliards de francs. Au total, les fonds gérés par la banque ont augmenté de 3%, atteignant 400 milliards. Le bénéfice net a progressé de 2% à 444 millions de francs, légèrement au-dessus des attentes des analystes. Pas suffisant pour convaincre la bourse, où le titre perdait 4,5% en cours de journée.

Les secousses sur les marchés financiers ont eu un impact, surtout vers la fin du premier semestre. De même que la prudence des investisse­urs, qui évaluent désormais l’effet de la guerre commercial­e qui se joue entre les Etats-Unis, la Chine et l’Europe et les risques des changement­s de politique monétaire des banques centrales. Néanmoins, la volatilité intensifie les relations avec les clients: «Ils ont plus de questions, ce qui est bien pour nous», a expliqué Bernhard Hodler. Pour la suite, il s’attend à une poursuite de l’incertitud­e et de la volatilité, mais ni à une récession ni à une chute brutale des marchés.

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BERNHARD HODLER

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