Harare: 16 opposants interpellés
L’armée patrouillait dans les rues de la capitale dans l’attente des résultats de la présidentielle, au lendemain d’une répression contre l’opposition qui a fait trois morts
Au lendemain d'affrontements sanglants, la police zimbabwéenne a encerclé jeudi à Harare le siège du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principale formation d'opposition, avant de pénétrer à l'intérieur. Elle a interpellé 16 des permanents qui y étaient retranchés.
Six personnes, selon un bilan revu à la hausse jeudi, ont trouvé la mort mercredi lorsque l'armée est intervenue pour disperser des partisans de l'opposition qui accusent le parti au pouvoir, la Zanu-PF, de chercher à truquer les résultats de la présidentielle de lundi. Le bilan initial faisait état de trois morts mais trois personnes sont décédées de leurs blessures, a rapporté jeudi la police.
Le président sortant, Emmerson Mnangagwa, 75 ans, a demandé une enquête indépendante sur ces violences. Plusieurs gouvernements étrangers et des organisations internationales ont lancé des appels au calme.
L’opposition revendique toujours la victoire
Le pays attend encore la proclamation des résultats officiels du scrutin de lundi, le premier depuis la chute en novembre dernier de Robert Mugabe, chassé par l'armée après trente-sept années de pouvoir.
«Les résultats de l'élection présidentielle commenceront à être annoncés ce soir à partir de 22h», a indiqué le porte-parole de la commission électorale, Qhubani Moyo. «Nous espérons que tous les résultats seront annoncés aujourd'hui», a-t-il précisé. Le site internet de la commission électorale était toujours désactivé jeudi midi après avoir été piraté durant la nuit.
Le dirigeant du MDC, Nelson Chamisa, 40 ans, qui accuse la Zanu-PF de chercher à truquer les résultats, a affirmé jeudi qu'il était le vainqueur et que cela expliquait la lenteur des autorités à proclamer l'issue du scrutin. Lors de sa première apparition publique depuis l'élection, Chamisa a demandé à ses partisans de rester calmes et de se préparer à fêter dignement la victoire.
Les Nations unies et l'Union européenne ont lancé un appel au calme et la Grande-Bretagne, l'ancienne puissance coloniale, a fait part de sa «profonde préoccupation» après les violences de mercredi.
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