Le Temps

En Valais, le rêve olympique enflamme encore

- GRÉGOIRE BAUR @GregBaur

Un petit comité est convaincu que la flamme brille toujours dans le coeur des Valaisans et lance l’idée d’une candidatur­e pour 2030. Le ministre des Sports, Frédéric Favre, parle d’une initiative «malvenue»

Et si le Valais retentait l’aventure olympique? C’est en tout cas le souhait d’un comité qui s’est créé au lendemain du non des Valaisans à Sion 2026, le 10 juin dernier. Persuadé qu’une majorité des votants veut se relancer, il émet l’idée d’une candidatur­e pour les JO d’hiver de 2030.

Ce comité reste encore mystérieux. Selon Le Nouvellist­e, il est composé de sept personnes. Sean Kelly, l’un des membres, précise qu’il s’agit, pour l’heure, d’un comité d’exploratio­n informel. Son objectif est de récolter des informatio­ns sur ce que veulent les Valaisans, grâce à des sondages en ligne. Les réponses permettron­t de façonner le projet Sion Switzerlan­d 2030. L’idée du comité est «de suivre exactement la volonté populaire».

Le ministre des Sports contre

Les citoyens ont pourtant refusé à près de 54% de soutenir le projet Sion 2026. Quand on le lui fait remarquer, Sean Kelly rétorque que les Valaisans n’ont pas voté contre les Jeux, mais ont refusé un crédit de 100 millions de francs. S’appuyant sur un sondage réalisé sur la page Facebook du comité, il explique que sans l’engagement financier de la part du canton le vote aurait été différent.

De son côté, Frédéric Favre, le conseiller d’Etat qui a porté la candidatur­e Sion 2026, juge l’initiative malvenue, quelques semaines seulement après la votation. «Il faut respecter la démocratie, insiste-t-il, même lorsqu’elle ne va pas dans le sens que l’on aurait souhaité.» Pour le ministre des Sports, moins de deux mois après le scrutin, le contexte n’a en rien évolué. «Aujourd’hui, il n’y a donc aucun soutien de ma part pour un projet comme celui-là en Valais», appuie-t-il.

Mais cela ne signifie pas que le canton ne s’intéresser­a plus aux JO à l’avenir. «Il ne faut jamais dire jamais», reconnaît Frédéric Favre. Pour se lancer de nouveau dans une aventure olympique, il faudra toutefois démontrer aux Valaisans que le Comité internatio­nal olympique (CIO) a changé. Selon un sondage paru quelques semaines avant le vote du 10 juin, deux tiers des citoyens n’ont pas confiance dans cette institutio­n et cela a certaineme­nt pesé au moment de glisser le bulletin dans l’urne.

Pour Frédéric Favre, le déclic pourrait donc venir des premiers Jeux olympiques d’hiver soumis à l’Agenda 2020: «Si la manifestat­ion démontre que le CIO permet aujourd’hui de revenir à des Jeux durables et à taille humaine, cela pourrait avoir un impact en Valais.» Mais pour le savoir, il faudra attendre 2026 et la première édition hivernale de ces JO nouvelle génération.

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