Vaud sanctionne deux bouchers dénoncés par des antispécistes
Mis en cause dans des vidéos clandestines tournées en 2017, les professionnels de Mont-sur-Rolle ont perdu leur autorisation d’exercer pour ne pas avoir étourdi leurs bêtes avant de les tuer
La sanction est tombée. Epinglés dans des vidéos tournées par la militante antispéciste Virginia Markus à l’automne 2017, deux bouchers-charcutiers de l’abattoir de Mont-sur-Rolle (VD) ont perdu leur autorisation d’exercer. Il est en effet apparu qu’ils tuaient leurs bêtes sans les avoir étourdies au préalable, ce qui est pourtant obligatoire.
Par conséquent, les deux professionnels n’ont plus le droit «d’exercer une activité professionnelle en lien avec l’abattage d’animaux sur tout le territoire suisse», selon une décision du Service de la consommation et des affaires vétérinaires du canton de Vaud. Ils écopent par ailleurs de 30 jours-amendes avec sursis. «L’étourdissement est un principe primordial auquel on ne peut pas déroger, rappelle le vétérinaire cantonal, Giovanni Peduto. Les bouchers professionnels le savent et l’appliquent dans leur immense majorité.»
Premier abattoir sanctionné
C’est la première fois qu’une telle sanction touche un abattoir dans le canton de Vaud. En revanche, des interdictions de détention ont déjà été prononcées à l’encontre d’éleveurs. «Toutes nos mesures ne sont pas autant médiatisées, souligne le vétérinaire cantonal. Il y a parfois des manquements, qui nécessitent des ajustements sans aller jusqu’à l’interdiction.»
Dans ce cas précis, l’interdiction d’exercer est émise à durée indéterminée. «Dans l’absolu, les bouchers sanctionnés sont libres de déposer une nouvelle demande dans quelques années, arguant par exemple qu’ils ont amélioré leur technique», précise Giovanni Peduto.
«Avec cette sanction exemplaire, le message renvoyé est fort, salue Virginia Markus. On assiste à un véritable tournant dans l’histoire du droit des animaux.» La militante antispéciste ne crie pas victoire pour autant: «Le système perdure, des animaux continuent de mourir chaque jour dans les 620 abattoirs de Suisse.»
Après la diffusion des images chocs, où l’on voyait des cabris égorgés encore conscients, des agneaux pendus par une patte avant la mise à mort ou encore des cochons battus, l’abattoir de Rolle avait été fermé provisoirement. Le Service de la consommation et des affaires vétérinaires avait ouvert une enquête.
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