Le Temps

Interrogat­ions sur l’avenir du restaurant Ladurée à Genève

- VALÈRE GOGNIAT @valeregogn­iat

Deux ans après son ouverture, le restaurant genevois de Ladurée ne rencontre pas le succès escompté. David Holder, président du fabricant de macarons, reconnaît avoir «rêvé trop grand»

Comment va Ladurée? Ces derniers jours, différents échos relatifs à des restructur­ations se sont fait entendre à Genève. Contacté vendredi par Le Temps, le patron de la marque de macarons, David Holder, assure que l’entreprise se porte bien. Avec une exception: son restaurant situé quai des Bergues à Genève.

«J’ai fait un gros pari en investissa­nt dans ce restaurant, assure David Holder. Et là, je dois reconnaîtr­e que je me suis trompé et que j’ai été trop ambitieux», note-t-il par téléphone. Il ajoute que «des réflexions sont en cours» sur l’avenir de l’établissem­ent.

Une décision devrait être prise d’ici à la fin du mois. Dans l’intervalle, le président du groupe a décidé de réduire les horaires d’ouverture et de ne plus ouvrir le soir.

Rêve «trop grand»

Inauguré en novembre 2016, le premier restaurant suisse de Ladurée, imaginé par l a décoratric­e i ranienne I ndia Mahdavi, était un pari. Deux ans plus tard, ce dernier semble perdu.

Pour David Holder, toujours très franc, c’est un crève-coeur. «J’avais investi plus de cinq millions de francs dans ce projet. Mais j’ai rêvé trop grand.» L’homme d’affaires avance deux raisons pour expliquer ce manque d’intérêt des Genevois. «L’image de la maison Ladurée reste tournée quasi exclusivem­ent vers les macarons et la pâtisserie, pas forcément autour de la restaurati­on plus traditionn­elle», regrette David Holder.

Par ailleurs, il estime que la clientèle genevoise est encore relativeme­nt conservatr­ice. «Quand on crée des lieux nouveaux, ça ne marche pas forcément…» Il ne souhaite pas encore s’avancer sur l’impact éventuel que cette décision aura pour les emplois locaux.

En 2016, Ladurée – dont le centre mondial de production de macarons se trouve à Enney (FR) – était présent dans 28 pays, employait 1200 personnes et réalisait un chiffre d’affaires de 125 millions d’euros. ▅

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