Deux solutions pour une succession
Le 71e Locarno Festival – qui annonce un bilan conforme aux attentes avec un total de 155 700 spectateurs – était donc le sixième et dernier placé sous la direction artistique de Carlo Chatrian. L’Italien a été nommé à la tête de la prestigieuse Berlinale, qu’il dirigera pour la première fois en 2020, après une année de transition.
Qui pour lui succéder? Evidemment, la question était durant la quinzaine tessinoise sur toutes les lèvres, sans qu’aucune indiscrétion ne filtre. Si ce n’est que parmi la trentaine de candidatures que le festival aurait reçues, seule une dizaine semblent être sérieuses. Les papables seront auditionnés à partir de cette semaine. Le président, Marco Solari, espère pouvoir proposer un nom lors du prochain conseil d’administration, qu’il a convoqué pour le vendredi 24 août. En cas d’acceptation, une conférence de presse sera organisée le même jour, en début d’après-midi.
Visibilité et singularité
La personne qui remplacera le Valdôtain devrait être une personnalité rassembleuse qui aura pour tâche de conforter la visibilité et la renommée de Locarno sur la scène internationale, et sa place de quatrième grand rendez-vous européen de catégorie A après les festivals de Cannes, Venise et Berlin. Et ainsi lui permettre de se démarquer de Karlovy Vary (en juillet) et San Sebastian (en septembre), deux manifestations avec lesquelles il est en concurrence directe.
Deux solutions s’offrent à Marco Solari et à son conseil d’administration. Nommer une personnalité suisse qui devra ensuite s’entourer d’une équipe internationale, ou directement faire appel à quelqu’un venant de l’étranger.
Trois options suisses
En Suisse, trois directeurs artistiques ayant fait leurs preuves se détachent. Tout d’abord deux femmes: Seraina Rohrer et Anaïs Emery, actuellement en poste aux Journées de Soleure et au Neuchâtel International Fantastic Film Festival. Alors qu’il vient de signer une charte pour la parité, le Locarno Festival pourrait ainsi habilement surfer sur la vague #MeToo. Thierry Jobin, fort de l’excellent travail réalisé au Festival international de films de Fribourg, semble toutefois bénéficier d’un meilleur réseau sur le plan international.
Mais si Locarno décidait de jouer la carte de l’ouverture, Bero Beyer (International Film Festival Rotterdam) semble le mieux armé.
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