Le Temps

Deux solutions pour une succession

- STÉPHANE GOBBO, LOCARNO @StephGobbo

Le 71e Locarno Festival – qui annonce un bilan conforme aux attentes avec un total de 155 700 spectateur­s – était donc le sixième et dernier placé sous la direction artistique de Carlo Chatrian. L’Italien a été nommé à la tête de la prestigieu­se Berlinale, qu’il dirigera pour la première fois en 2020, après une année de transition.

Qui pour lui succéder? Evidemment, la question était durant la quinzaine tessinoise sur toutes les lèvres, sans qu’aucune indiscréti­on ne filtre. Si ce n’est que parmi la trentaine de candidatur­es que le festival aurait reçues, seule une dizaine semblent être sérieuses. Les papables seront auditionné­s à partir de cette semaine. Le président, Marco Solari, espère pouvoir proposer un nom lors du prochain conseil d’administra­tion, qu’il a convoqué pour le vendredi 24 août. En cas d’acceptatio­n, une conférence de presse sera organisée le même jour, en début d’après-midi.

Visibilité et singularit­é

La personne qui remplacera le Valdôtain devrait être une personnali­té rassembleu­se qui aura pour tâche de conforter la visibilité et la renommée de Locarno sur la scène internatio­nale, et sa place de quatrième grand rendez-vous européen de catégorie A après les festivals de Cannes, Venise et Berlin. Et ainsi lui permettre de se démarquer de Karlovy Vary (en juillet) et San Sebastian (en septembre), deux manifestat­ions avec lesquelles il est en concurrenc­e directe.

Deux solutions s’offrent à Marco Solari et à son conseil d’administra­tion. Nommer une personnali­té suisse qui devra ensuite s’entourer d’une équipe internatio­nale, ou directemen­t faire appel à quelqu’un venant de l’étranger.

Trois options suisses

En Suisse, trois directeurs artistique­s ayant fait leurs preuves se détachent. Tout d’abord deux femmes: Seraina Rohrer et Anaïs Emery, actuelleme­nt en poste aux Journées de Soleure et au Neuchâtel Internatio­nal Fantastic Film Festival. Alors qu’il vient de signer une charte pour la parité, le Locarno Festival pourrait ainsi habilement surfer sur la vague #MeToo. Thierry Jobin, fort de l’excellent travail réalisé au Festival internatio­nal de films de Fribourg, semble toutefois bénéficier d’un meilleur réseau sur le plan internatio­nal.

Mais si Locarno décidait de jouer la carte de l’ouverture, Bero Beyer (Internatio­nal Film Festival Rotterdam) semble le mieux armé.

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