Le Temps

Arbonia dévoile de meilleurs résultats

- RACHEL RICHTERICH @RRichteric­h

Le spécialist­e thurgovien du bâtiment, qui s’est transformé en profondeur, affiche une croissance positive au premier semestre. Mais les incertitud­es sur son principal marché, l’Europe, ternissent ses perspectiv­es

C’est à la fois sa croissance et ses profits qu’Arbonia est parvenue à améliorer au premier semestre. Le chiffre d’affaires de l’entreprise thurgovien­ne, spécialisé­e dans les équipement­s du bâtiment, a progressé de 15,6% sur un an, à 645,6 millions de francs. Le bénéfice net atteint 6,7 millions de francs, contre 479000 francs un an plus tôt.

Cette performanc­e, publiée mardi, est essentiell­ement liée à la transforma­tion en profondeur du groupe ces trois dernières années. Le groupe sis à Arbon s’est recentré sur ses activités dans les techniques du bâtiment (systèmes de ventilatio­n et de climatisat­ion notamment), les portes et les fenêtres.

L’ex-AFG Arbonia-Forster-Holding s’est ainsi séparée fin 2017 de son unité Forster spécialisé­e dans les systèmes de profilés (des composants en aluminium destinés à l’industrie du bâtiment). Arbonia a en parallèle procédé à des acquisitio­ns, notamment le secteur portes de sa compatriot­e Looser.

«La croissance évolue positiveme­nt», relève Martin Hüsler, de la Banque cantonale de Zurich. Mais la rentabilit­é, même si elle s’est améliorée, laisse à désirer: l’EBITDA ajusté (retranché des activités cédées l’an dernier), s’il a progressé de 13,4% sur un an à 40,5 millions, «s’est inscrit en dessous de nos attentes», poursuit l’analyste. A la clôture de la bourse suisse mardi, le titre avait perdu 3,17% à 15,90 francs.

«Selon nous, Arbonia ne parviendra pas à atteindre les taux de rendement exigés par ses actionnair­es en raison de la fragmentat­ion du marché dans lequel l’entreprise évolue», relève Bernd Pomrehn, de la banque Vontobel. Autrement dit un marché divisé en une multitude d’acteurs. «Dans ce contexte, il est difficile de faire en sorte que ses produits se démarquent de ceux de la concurrenc­e», ajoute-t-il.

Pénurie de main-d’oeuvre

L’entreprise réalise 82% de son chiffre d’affaires en Allemagne (son plus grand marché), en Suisse, en Pologne, en Italie et en France. Outre les difficulté­s liées aux politiques monétaires sur les taux menées par les banques centrales et aux incertitud­es politiques, notamment en Italie, Arbonia fait face à une pénurie de main-d’oeuvre, entre autres en France.

Le groupe prévoit dès lors «un ralentisse­ment de l’évolution favorable» de son chiffre d’affaires pour l’ensemble de l’exercice. Il maintient néanmoins ses objectifs, soit une croissance organique de 3% et un EBITDA d’au moins 110 millions de francs. Pour 2019, Arbonia dit prévoir une croissance organique des recettes de 3 à 5% et un EBITDA autour de 125 millions.

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