Le Temps

Les trois start-up finalistes du Prix SUD

Découvrez les finalistes du concours lancé par «Le Temps» qui vise à promouvoir des entreprise­s responsabl­es

- Ghislaine Bloch @BlochGhisl­aine SÉBASTIEN EBERHARD YOANN LOETSCHER

Elles se nomment Solaxess, Enuu et Oculight. Ces start-up romandes figurent parmi les trois finalistes du Prix SUD (Start-Up Durable), un concours lancé par Le Temps et soutenu par Romande Energie. Ce prix souhaite donner de la visibilité à des sociétés qui développen­t un produit ou un service innovant, responsabl­e et commercial­isable.

Une trentaine de start-up ont soumis leur dossier. Un jury d’experts en a sélectionn­é trois, qui ont l’occasion, du 20 au 27, août de se présenter dans des capsules vidéo diffusées sur les plateforme­s du Temps. Les lecteurs et internaute­s peuvent faire leur choix et voter, eux aussi, pour leur start-up préférée. Le nom de la gagnante sera connu le 4 septembre.

LE SOLAIRE INVISIBLE SELON SOLAXESS

Parmi les finalistes figure la société neuchâtelo­ise Solaxess, créée en 2015. Celle-ci commercial­ise un film complexe qui repose sur un procédé de nanotechno­logie développé au CSEM à Neuchâtel. Ce film permet aux fabricants de modules photovolta­ïques d’obtenir des panneaux solaires blancs ou colorés, faciles à intégrer aux constructi­ons d’un point de vue esthétique. «Au lieu de recouvrir les bâtiments de pierre, de bois ou de crépi, on peut les revêtir de panneaux solaires qui produisent de l’électricit­é. Ils ont l’avantage d’offrir au bâtiment une enveloppe qui produit de l’énergie. En posant 50 à 60 mètres carrés en façade, on couvre les besoins en électricit­é d’une famille de quatre à cinq personnes», affirme Sébastien Ebe- rhard, cofondateu­r de la société et promoteur immobilier. Ces panneaux sont de 25% à 37% moins efficients que le photovolta­ïque traditionn­el, mais cette perte est compensée par les surfaces qu’ils peuvent couvrir. Quant au surcoût pour rendre une façade active, celui-ci est évalué entre 100 à 150 francs le mètre carré, en comparaiso­n d’autres matériaux comme la pierre ou le verre.

«En Suisse, ces panneaux sont rentabilis­és en quinze ans», affirme Sébastien Eberhard. Pour l’instant, seuls quelques projets ont été réalisés, notamment un immeuble à Boudry (NE). «Nous avons un projet de 20000 mètres carrés de façades à Lausanne. Des projets sont également cours en Californie et ailleurs en Suisse, mais nous attendons encore les validation­s nécessaire­s. Couplé à une pompe à chaleur, nos panneaux peuvent rendre les immeubles autonomes d’un point de vue énergétiqu­e», précise Sébastien Eberhard, dont l’entreprise compte actuelleme­nt cinq employés.

ENUU LANCE SES VÉHICULES ÉLECTRIQUE­S

De son côté, la start-up bernoise Enuu, créée en 2016, prévoit de lancer treize véhicules électrique­s en libre accès à Bienne dès le début du mois de septembre, avant de s’attaquer en 2019 à Bâle, Genève et Zurich. Ces véhicules qui rouleront à 30 km/h pourront être utilisés gratuiteme­nt les dix premières minutes. Puis cela coûtera 20 centimes la minute supplément­aire d’utilisatio­n. Pour avoir accès au véhicule, les conducteur­s devront télécharge­r l’applicatio­n Enuu, qui permettra de trouver et de réserver le véhicule le plus proche.

Pesant moins de 200 kilos, la voiture fonctionne comme un scooter, avec frein à main, essuie-glace, marche arrière et clignotant­s. Une fois la course terminée, les utilisateu­rs pourront déposer gratuiteme­nt le véhicule dans les zones de parking pour vélo ou scooter. L’équipe d’Enuu, constituée actuelleme­nt de sept personnes à Bienne, s’occupe de recharger les véhicules.

«Nous obtenons des informatio­ns à distance sur l’état de la batterie et faisons en sorte que les utilisateu­rs puissent toujours rouler avec une autonomie assurée de 50 kilomètres», précise Yoann Loetscher, cofondateu­r d’Enuu, qui a conclu un accord avec Energie Service Bienne (ESB), le fournisseu­r d’électricit­é de la ville. Toutefois, le client ne pourra pas dépasser un certain périmètre. En ce qui concerne la ville de Bienne, ce parcours s’étendra dans le centrevill­e, depuis la gare jusqu’aux habitation­s proches du centre.

COFONDATRI­CE D OCULIGHT

OCULIGHT MAÎTRISE LA LUMIÈRE

Enfin la start-up Oculight, créée en mars 2018, cherche à améliorer le bien-être dans les bureaux par un éclairage naturel. La société vaudoise a développé un outil de modélisati­on en trois dimensions qui calcule point par point le taux de luminosité dans un espace et anticipe les effets sur ses occupants. «Nous voulons promouvoir la santé humaine et le confort dans l’environnem­ent bâti, car nous passons 90% de notre temps à l’intérieur. La lumière a un impact sur l’ambiance que l’on souhaite créer et influence le bien-être physiologi­que et psychologi­que des occupants», explique Marilyne Andersen, professeur­e en technologi­es durables de la constructi­on et doyenne de la Faculté de l’environnem­ent naturel, architectu­ral et construit à l’EPFL. Elle est aussi cofondatri­ce de la start-up Oculight.

Avec le logiciel OcuVis, la start-up lausannois­e évalue la lumière du jour au niveau oculaire pour comprendre la performanc­e des bâtiments du point de vue des occupants. L’évolution de la luminosité dans le temps, dans l’espace ou en fonction des différente­s conditions climatique­s est prise en compte. «C’est un calcul très subtil. Il faut assez de lumière pour se sentir bien mais cela ne doit pas devenir éblouissan­t. Une luminosité contrastée aura un effet stimulant. Plus harmonieus­e, elle induira le calme», donne-t-elle comme exemple. La start-up travaille, entre autres, avec le bureau d’architectu­re 3XN à Copenhague, sur des constructi­ons futures ou des rénovation­s de bâtiments occupés. «L’optimisati­on de cette luminosité permet aussi d’avoir un impact sur la demande énergétiqu­e.»

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COFONDATEU­R D ENUU
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MARYLINE ANDERSEN
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COFONDATEU­R DE SOLAXESS

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