Le Temps

Bannir les portables de l’école et des préaux, une expérience pilote vaudoise

- LAURE LUGON ZUGRAVU @LaureLugon

Dix établissem­ents vaudois ne permettron­t plus l’usage du téléphone aux élèves durant les récréation­s et les pauses. Un projet pilote qui pourrait déboucher sur une directive cantonale d’ici à l’hiver. Genève se tâte

Interdire le téléphone portable à l’école, y compris dans le préau: l’une y songeait, l’autre l’a fait. Alors que la conseillèr­e d’Etat genevoise Anne Emery-Torracinta se demandait s’il fallait élargir l’interdicti­on – c’est déjà le cas dans les classes –, la conseillèr­e d’Etat vaudoise Cesla Amarelle, elle, est passée aux actes. Elle a annoncé mardi expériment­er la chose dans dix établissem­ents vaudois. Un projet pilote qui pourrait déboucher, cet hiver déjà, sur une directive visant à généralise­r la mesure à tous les établissem­ents de l’école obligatoir­e. Exception faite d’éventuels buts pédagogiqu­es.

L’année écoulée, la ministre vaudoise a perçu les doléances des enseignant­s et des parents sur l’omniprésen­ce du portable dans les écoles. Préparant le chantier de l’éducation numérique pour l’école vaudoise, elle a consulté les directeurs des dix établissem­ents pilotes retenus pour ce projet: «Sur le terrain, il est apparu que durant les cours, l’interdicti­on des portables favorise pour les élèves un climat propice à la concentrat­ion et à l’apprentiss­age. Durant les récréation­s, cette interdicti­on permettrai­t de renforcer les échanges et une socialisat­ion harmonieus­e.»

Marge de manoeuvre

Dans le canton de Vaud, aucune directive départemen­tale n’existe sur le sujet, chaque établissem­ent ayant une marge d’autonomie pour édicter son propre règlement. Pour éviter d’édicter une interdicti­on généralisé­e sans préparatio­n, Cesla Amarelle compte sur ce test. Pendant quatre mois, ces établissem­ents pilotes interdiron­t les portables pendant les cours, mais aussi dans les couloirs, aux récréation­s et pauses, hormis celle de midi. Avec la liberté de définir les modalités d’applicatio­n, comme de déposer les portables dans les casiers en arrivant à l’école ou de les laisser dans les sacs.

A Genève en revanche, la question de l’interdicti­on est en suspens: «Devant l’inquiétude de certains enseignant­s, il faut mettre les participan­ts autour de la table pour dresser un état des lieux, estime Anne Emery-Torracinta. On verra alors s’il faut aller plus loin que l’interdicti­on durant les cours, déjà inscrite dans la loi.» Dans le souci, aussi, de bien distinguer la question des portables de la formation numérique. ▅

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