Tabassage: le silence des hommes

Le silence tonitruant qui a accueilli du côté des hommes la violence totalement gratuite d’un groupe d’hommes jeunes contre cinq jeunes femmes au sortir d’une boîte de nuit semble avoir dérangé très peu de représentants de la gent masculine. Et pourtant cette violence continue dans l’indifférence générale. Tous les 21 jours une femme en Suisse est tuée par son partenaire, et une femme sur cinq dit avoir été victime dans sa vie de violences physiques ou sexuelles dans une relation de couple. En France, c’est une femme tous les trois jours qui est tuée. […] En Suisse […], il existe depuis des années une campagne contre cette violence, le Ruban blanc, qui ne rencontre pratiquement aucun écho ni auprès des médias, ni auprès des pouvoirs publics ou des hommes. Mais si les chiffres étaient inversés, on verrait intervention après intervention au parlement, les pouvoirs publics s’en empareraient, on en parlerait dans les écoles […]. La plupart des hommes suisses répondront: «Mais moi je ne suis jamais violent avec ma partenaire. Je l’ai toujours traitée décemment, elle vous le dira elle-même.» Cela me fait penser à la parole de celui qui a passé sa vie à combattre une autre violence, raciale celle-là, Martin Luther King, qui disait: «L’histoire se rappellera que la plus grande tragédie de notre époque ne fut pas la clameur stridente des méchants mais le silence effroyable des bienpensants.» […]

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