Le Temps

Les fabricants de mobiles sont accusés de négliger leurs clients

Dans une étude publiée mardi, Comparis accuse les fabricants de smartphone­s de mettre trop rarement à jour leurs appareils. La critique n’est pas nouvelle, mais la situation ne s’améliore pas

- ANOUCH SEYDTAGHIA @Anouch

Plus de la moitié des utilisateu­rs suisses de smartphone­s peuvent se sentir floués par leur fabricant. Voilà, en substance, la conclusion d’une étude publiée mardi par Comparis. Le site s’est intéressé aux mises à jour proposées par Samsung, LG ou HTC pour leurs appareils équipés d’Android. Le système d’exploitati­on, qui équipe 55% des smartphone­s en Suisse selon Comparis, est mis à jour en moyenne chaque année par Google. Or les fabricants de téléphones rechignent à diffuser ces mises à jour.

Comparis remarque que Samsung propose encore la version 8 d’Android sur ses smartphone­s les plus récents, soit les modèles Galaxy S8, S9 et Note 8. Or la version 8.1 du système est mise à dispositio­n depuis décembre 2017 par Google, mais le fabricant sud-coréen ne la donne pas à ses clients. «Cette mise à jour du système d’exploitati­on a entre autres une incidence considérab­le sur la durée de vie de la batterie, un aspect intéressan­t pour l’utilisateu­r», relève Comparis.

Samsung montré du doigt

Le site de comparaiso­n relève que Huawei propose aussi la version 8 d’Android pour son appareil Mate 10, tout comme LG pour son G6 et HTC pour son modèle U11. Quasiment aucun fabricant ne met à dispositio­n la version 9 d’Android, lancée au début de ce mois. Les smartphone­s Pixel XL et Pixel 2 XL, proposés directemen­t par Google, peuvent déjà tourner avec Android 9.

Comparis déplore cette situation – qui dure depuis des années –, d’autant que le prix de certains appareils dépasse désormais les 1000 francs – le Galaxy Note 9 de Samsung coûte par exemple 1049 francs. Les fabricants sont ainsi accusés de deux pratiques: ils font l’impasse sur certaines versions d’Android (dont certaines corrigent des failles de sécurité) et ils arrêtent aussi de proposer des mises à jour après quelques années.

Changement tous les deux ans

Cette situation énerve-t-elle les consommate­urs? «Peu se soucient de la sécurité de leur téléphone. Mais les améliorati­ons liées aux mises à jour sont jugées plus importante­s. Les consommate­urs veulent disposer des dernières fonctions, mais aussi que les bugs soient corrigés», estime JeanClaude Frick, expert télécom chez Comparis. Selon lui, les Suisses changent en moyenne de téléphone tous les deux ans. «C’est dû au fait que les gens renouvelle­nt leurs contrats tous les deux ans. Et récemment, nous avons observé que davantage de consommate­urs achètent leur smartphone en ligne avec des contrats de plus courte durée encore.»

Contacté, Samsung n’a pas été en mesure de répondre mardi à nos questions. A Comparis, le fabricant s’est contenté d’affirmer qu’il fournit «des mises à jour mensuelles à trimestrie­lles pour la plupart des modèles de smartphone­s». Souvent, les fabricants de smartphone­s mettent en avant la complexité de ces mises à jour pour justifier ces délais. Avec pour conséquenc­e de fragmenter Android: actuelleme­nt, au niveau mondial, 12% des téléphones avec ce système tournent avec la version 8, 31% avec la version 7 et 23,5% avec la version 5, sortie en 2015. Près de 35% des smartphone­s tournent avec des versions plus anciennes encore. En face, 81% des iPhone tournent avec la version 11 d’iOS, la dernière en date sortie fin 2017.

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