Le Temps

Wall Street va fêter ses 3453 jours sans crise

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Des milliards déversés par la Fed, des taux d’intérêt quasi nuls, des coupes fiscales… Rarement le contexte aura été aussi favorable aux entreprise­s à Wall Street, sur le point de dépasser mercredi un record symbolique

Avec 3453 jours, la place newyorkais­e affichera mercredi le record depuis la Deuxième Guerre mondiale du nombre de jours où elle n’a pas connu de chute de plus de 20%, un «bull market» dans le jargon financier en référence au taureau symbolisan­t la puissance de la place new-yorkaise.

Le dernier record sur l’indice S&P 500 a duré un jour de moins et a été achevé par l’éclatement de la bulle internet début 2000.

Cet optimisme au long cours a démarré en mars 2009, juste après la crise financière qui avait effacé plus de la moitié de la valeur boursière du S&P 500.

Les Etats-Unis sortaient alors d’un «bear market» qui, à l’inverse du «bull market», survient lorsque les indices chutent de plus de 20% par rapport à leur précédent record.

En réponse à la crise, la Réserve fédérale (Fed) avait abaissé drastiquem­ent ses taux et injecté des centaines de milliards de dollars dans le système financier, encouragea­nt les courtiers à se tourner vers les investisse­ments plus risqués comme la bourse. «Ce marché haussier a démarré avec des taux d’intérêt plus bas que n’importe quel autre début de marché haussier et a aidé à nourrir la croissance et les revenus des entreprise­s», affirme Sam Stovall, à la tête de la stratégie d’investisse­ments pour CFRA. Les cours boursiers se sont ainsi envolés de plus de 300% en neuf ans.

Cycle exceptionn­ellement long

Ce contexte favorable aux entreprise­s américaine­s est survenu alors que la croissance économique s’est affichée en hausse ininterrom­pue depuis quasiment dix ans, un cycle exceptionn­ellement long, bien que plus poussif que par le passé.

Les entreprise­s ont en outre profité depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en 2017 d’une réforme abaissant le taux moyen d’imposition des entreprise­s de 35% à 21%.

Mais après pratiqueme­nt une décennie d’envolée boursière, la question de l’atterrissa­ge se pose avec insistance. «Les marchés haussiers ne meurent pas de vieillesse mais de peur», réagit Sam Stovall, estimant que le danger principal provient des risques de récession aux Etats-Unis.

Or les analystes s’accordent à penser que, sauf accident majeur, aucun ralentisse­ment n’est attendu à court terme.

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